CAPTURE ECRAN BFMTV

JUSTICE - « Heureusement qu’on a déposé plainte… »

Le procès très médiatisé des viols de Mazan révèle peu à peu les voix de celles et ceux qui ont contribué à l’arrestation de Dominique Pelicot. Après le vigile du supermarché qui a arrêté l’homme de 71 ans en flagrant délit de voyeurisme, Nathalie, l’une des victimes, a partagé son histoire dévastatrice le 20 septembre.

Nathalie s’est confiée à BFMTV et a retracé les événements marquants qui ont précédé l’affaire Mazan, où Dominique Pelicot est jugé avec une cinquantaine d'autres hommes pour des viols sur son ex-épouse, Gisèle Pelicot.

Un choc révélateur

Le 12 septembre 2020, Dominique Pelicot a tenté de filmer Nathalie sans son consentement. C’est alors que le vigile est intervenu. « Il prétendait être innocent, disant : 'Oh mais je n’ai rien fait'. C'était vraiment un comportement typique d’une personne lambda », se souvient-elle. Elle ajoute aussi « Il semblait avoir un comportement de victime », indiquant un décalage entre les faits et son attitude.

Un mois plus tard, Nathalie découvre dans les médias l’ampleur des accusations portées contre Pelicot, un choc qui l’a poussée à modifier ses habitudes de vie à cause de son traumatisme. Elle explique qu’elle a cessé de faire ses courses en robe pendant plus de deux ans et, suite à cette expérience traumatique, a même décidé de se débarrasser de la robe qu’elle portait ce jour-là, incapable de la regarder sans ressentir de l’angoisse.

Elle se réjouit d’avoir déposé plainte au bon moment. « Imaginez si on n’avait pas agi, si l’on avait fait comme si ce n’était rien », déclare-t-elle, fière de la détermination qu’elle a montrée à ce moment crucial.

Soutien symbolique

Le témoignage de Nathalie a joué un rôle essentiel dans le démantèlement de l’affaire Pelicot, ce qui a conduit à des perquisitions à son domicile, révélant des milliers de photos et vidéos montrant Gisèle Pelicot, inconsciente et violée par divers individus. Une enquête qui a révélé environ 200 viols, menés par Pelicot et d'autres personnes, dont 51 ont été identifiées et sont désormais face à la justice.

Nathalie confie qu’elle n’a jamais rencontré Gisèle Pelicot, mais envisage maintenant de se rendre à Avignon pour assister au procès, qu’elle suit depuis son ouverture le 2 septembre. Elle souhaite ainsi apporter son soutien à Gisèle, qui est devenue un symbole de la lutte contre les agressions sexuelles facilitées par la soumission chimique, un problème de société qu’il est crucial de dénoncer.

Cette affaire tragique soulève des questions profondes sur la sécurité des femmes et sur la nécessité d’une meilleure sensibilisation ainsi que d’un soutien aux victimes d’agressions.