Procès des viols de Mazan : "Je dis 'Merci Gisèle Pelicot !'", confie Béatrice Zavarro, avocate de Dominique Pelicot
2024-12-20
Auteur: Pierre
"Bien sûr que je dis 'Merci Gisèle Pelicot !'", a déclaré vendredi 20 décembre sur France Inter Béatrice Zavarro, l'avocate de Dominique Pelicot dans le cadre de l'affaire des viols de Mazan. "Malgré la gravité des faits, Gisèle Pelicot n'a jamais été mon adversaire."
Le procès s'est achevé jeudi avec la condamnation des 51 accusés. Dominique Pelicot a écopé de 20 ans de prison, dont deux tiers de période de sûreté, pour avoir drogué, violé et fait violer sa femme pendant de nombreuses années. Cet événement tragique a suscité des réactions à travers la France, de nombreuses personnalités et anonymes ayant exprimé leur soutien à Gisèle Pelicot, à commencer par le Président Emmanuel Macron. "Je l'ai toujours soutenue", a ajouté Me Zavarro. "Gisèle est dans une situation qu'elle n'a pas choisie, imposée par Dominique Pelicot."
Béatrice Zavarro a également souligné l'impact positif de la décision de Gisèle Pelicot de ne pas demander un huis clos pour le procès. "Sa décision a permis d'ouvrir ces audiences au public et a suscité un débat sociétal essentiel autour du sujet du viol, qui demeure encore relativement méconnu dans ses différentes facettes."
Elle a exprimé sa gratitude en disant : "Gisèle Pelicot a permis cet élan sociétal et politique, dialoguant sur un sujet souvent gardé dans l'ombre."
Faisant référence aux commentaires inappropriés d'un avocat de la défense à la suite des condamnations, Béatrice Zavarro a réagi : "Tous les coups ne sont pas permis quand on est l'avocat d'un accusé. Le terme 'tricoteuses' qu'il a utilisé était non seulement maladroit mais insultant envers toutes les femmes qui se battent pour leurs droits."
Enfin, elle a précisé qu'aucune décision n’avait encore été prise concernant un éventuel appel de la part de Dominique Pelicot : « J'ai l'intention de le rencontrer très prochainement en prison pour discuter des implications d’une possible procédure future."
Cette affaire met en lumière les atrocités de la violence domestique et le besoin urgent d'une réévaluation de notre société face à ces crimes horribles. Les discussions autour de cette affaire pourraient marquer un tournant dans l'approche légale et sociale vis-à-vis des violences faites aux femmes.