Procès de l'assassinat de Samuel Paty : L'acquittement des avocats de Chnina et Sefrioui
2024-12-18
Auteur: Pierre
Dans un retournement de situation saisissant au procès de l'assassinat de Samuel Paty, les avocats de Brahim Chnina et Abdelhakim Sefrioui ont plaidé pour leur acquittement. Accusés d'avoir orchestré une « fatwa numérique » contre le professeur d'histoire-géographie, tué par un jeune islamiste radical le 16 octobre 2020, leur défense affirme qu'il n'existe aucun lien direct entre Chnina, Sefrioui et l'assassin, Abdoullakh Anzorov.
Colomba Grossi, l'avocate de Sefrioui, a déclaré : « Il n'y a aucun lien direct ou indirect entre Abdelhakim Sefrioui et Abdoullakh Anzorov. » Un autre avocat, Nabil Ouchikli, représentant Chnina, a clamé qu'il n'y avait rien de terroriste chez son client, et a remis en question la fondation même de ce procès.
« Qu'est-ce qui est vraiment en jeu ici ? Est-ce un symbole, une réparation des victimes, ou simplement un moyen d'apaiser l'opinion publique ? » s'est interrogée Louise Tort, une des avocates de Sefrioui. Elle a rappelé la souffrance de son client qui, selon elle, exprime des regrets depuis plus de quatre ans.
Le Procureur national antiterroriste a requis 10 ans de réclusion criminelle pour Chnina et 12 ans pour Sefrioui, tous deux poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste (AMT). Sefrioui, figure emblématique du militantisme islamiste, est un ancien fondateur d'une association pro-Hamas.
Au cours de ce procès, les avocats ont souligné que Chnina, en particulier, semblait accablé par le poids du crime qu'il n'aurait jamais voulu causer. En 2020, il a partagé sur les réseaux sociaux des messages accusant Samuel Paty de malversations éducatives et a divulgué son identité et son adresse. Sefrioui, quant à lui, avait également pris part à des actions en présentant Samuel Paty comme un « voyou » et en s'approchant de son collège pour exiger des sanctions.
Malgré leurs actions, la défense argue qu'il n'y a aucune preuve solide reliant leurs actes à l'assassinat, et la question demeure : leur campagne numérisée peut-elle vraiment être qualifiée d'association de malfaiteurs terroriste ? Le ministère public soutient que leurs actions ont contribué à créer un climat hostile envers Paty, exacerbé par la publication des caricatures de Mahomet par Charlie Hebdo en 2020.
Ce procès, au-delà des enjeux juridiques, soulève des questions profondes sur la liberté d'expression, le rôle des réseaux sociaux, et la responsabilité de chaque individu dans la propagation de la haine. Les conclusions de cette affaire pourraient avoir des répercussions durables sur le discours public et la sécurité en France.