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Marcel Ciolacu reconduit, un avertissement pour l'extrême droite roumaine !

2024-12-23

Auteur: Jean

Le premier ministre social-démocrate sortant, Marcel Ciolacu, a été reconduit à la tête du gouvernement roumain le 23 décembre. Cette décision marque un tournant majeur dans la lutte contre l'extrême droite, qui connaît une ascension inquiétante dans le pays. Le président Klaus Iohannis a exprimé son soutien en déclarant : « Je souhaite beaucoup de succès à Marcel Ciolacu pour diriger cette nouvelle coalition proeuropéenne, qui doit préparer le terrain pour une candidature unique aux prochaines élections présidentielles. »

Le Parti social-démocrate (PSD), qui a remporté 22 % des voix lors des récentes législatives du 1er décembre, forme une coalition avec le Parti national libéral (PNL) et, pour la première fois, avec l'Union démocratique des Magyars de Roumanie et le Groupe parlementaire des minorités nationales. Ce soutien diversifié est essentiel pour contrer la montée fulgurante de l'Alliance pour l'Unité des Roumains (AUR), qui a reçu 18 % des suffrages, faisant des nationalistes une force politique à prendre en compte.

Il est à noter que la formation de ce gouvernement s'est faite dans un contexte tumultueux, après l'annulation d'une présidentielle par la Cour constitutionnelle le 6 décembre, provoquant un choc politique. La situation a été exacerbée par des allégations concernant l'influence des réseaux sociaux, notamment TikTok, et un lien présumé avec des acteurs russes au sein de la campagne électorale.

Calin Georgescu, candidat nationaliste aux précédentes élections, a choqué la scène politique en se plaçant en tête du premier tour. Son slogan « Roumanie d'abord » a résonné profondément auprès des électeurs désillusionnés, alors même qu'il prônait un retrait de l'aide militaire à l'Ukraine. Sa réaction à l'annulation des élections a été des plus vives, dénonçant un potentiel coup d'État et affirmant que la démocratie était en péril.

Dans ce climat de tension, le nouveau gouvernement doit maintenant s'attaquer à l'organisation des élections à venir. Les partis de la coalition ont convenu de soutenir un candidat commun à la présidence. Ce candidat sera Crin Antonescu, ancien président libéral du Sénat qui a déjà fait son chemin sur la scène politique en 2009. Cependant, cette décision ne fait pas que renforcer la coalition au pouvoir ; elle risque aussi d'attirer des critiques de la part des extrêmes, qui dénigrent déjà cette union comme un « simulacre démocratique ».

Avec la menace croissante de l'extrême droite, la Roumanie se retrouve à un carrefour critique dans son avenir politique. Alors que les tensions montent, qu'adviendra-t-il du paysage politique roumain ? La population sera-t-elle unie derrière des valeurs pro-européennes ou s'inclinera-t-elle devant la rhétorique nationaliste ? Seul l'avenir nous le dira.