Nation

Présidentielle 2027 : François Hollande s’oppose à une candidature unique à gauche, des socialistes montent au créneau

2024-11-05

Auteur: Emma

POLITIQUE - À deux ans et demi des élections présidentielles, la tension monte alors que les premiers gestes stratégiques s'opèrent. Réélu à l’Assemblée, François Hollande revendiquerait une nouvelle vision pour la gauche, évoquant la nécessité de reconstruire "une grande force" social-démocrate.

Lors d'une interview accordée à BFMTV le 4 novembre, l’ancien Président a réitéré son souhait de voir la direction du Parti Socialiste (PS) évoluer, en appelant à ne pas reconduire Olivier Faure au poste de Premier secrétaire. L'objectif? Remettre sur pied "un grand Parti socialiste" qui serait capable de présenter un candidat unique aux élections présidentielles. "Il n’y a pas de candidat unique de la gauche", a donc affirmé François Hollande.

Cette position n’est guère surprenante venant de celui qui a toujours soutenu que les différentes factions de gauche ne pouvaient réellement s’entendre, sauf lorsque cela est bénéfique pour ses propres ambitions politiques. Dans son dernier ouvrage paru à la rentrée, Hollande aborde l’opposition entre "la gauche de gouvernement" et "la gauche radicale", une dualité qui semble alimenter les tensions actuelles.

Réactions des socialistes : la bataille fait rage

Les paroles de Hollande n’ont pas tardé à froisser certains acteurs de la gauche. Les Insoumis, représentés par Jean-Luc Mélenchon, n’ont pas hésité à lui rappeler : son incapacité à se représenter en 2027 pourrait être un argument non négligeable lorsqu'il prône une lutte interne à la gauche. Mais plus étonnant, ce sont les répliques qui émanent de ses propres camarades socialistes, tels qu'Emma Rafowicz, députée européenne, qui a fait savoir que sa génération ne laisserait pas le débat être dominé par des figures comme Hollande ou Mélenchon, responsables selon elle de la perte d’influence du PS.

"Nous avons tout perdu, même notre crédibilité", a ajouté Rafowicz, évoquant l'ère difficile du quinquennat de son prédécesseur, qui avait conduit au déclin du PS face à la montée d'Emmanuel Macron, ancien ministre de l'Économie sous Hollande.

De son côté, la présidente des Jeunes socialistes a souligné que le peuple de gauche ne suivra pas les anciennes figures du passé : "François a compris que nous ne nous compromettrons pas", a-t-elle affirmé, insistant sur le fait qu’un rassemblement est impératif pour que la gauche et les écologistes présentent un candidat unique.

Le débat s’intensifie, et des figures comme Sarah Kerrich, avocate et première secrétaire du PS dans le Nord, rejoignent le mouvement en plaidant pour une candidature commune à gauche. "J’aimerais que ce candidat soit socialiste, mais cela ne peut se décréter, cela se construit avec le peuple de gauche", a-t-elle déclaré.

Le député Laurent Baumel, également allié d'Olivier Faure, a suivi cette ligne en refusant de "rejouer aux deux gauches irréconciliables", promettant de proposer un nouveau chemin. Si François Hollande espère refondre le PS et fédérer des forces autour de lui, il pourrait se retrouver face à un défi majeur : convaincre ses propres camarades. La situation s'annonce compliquée dans un paysage politique déjà divisé, mais la bataille pour l'identité de la gauche est lancée, et chacun doit choisir son camp.