Poisson blob et souris amphibie : Le trésor caché de la jungle péruvienne révélé !
2024-12-24
Auteur: Pierre
Une incroyable biodiversité révélée dans des paysages si familiers : une récente expédition de recherche biologique dans l’alto Mayo, au Pérou, a mis en lumière plus de 2000 espèces, dont au moins 27 sont complètement nouvelles pour la science !
Imaginez un poisson au visage globuleux et visqueux, une souris semi-aquatique aux pattes partiellement palmées (de la famille des Daptomys, très rare et méconnue), ou encore une salamandre arboricole qui s’épanouit dans les buissons. Étonnamment, un écureuil nain que l'on peut tenir dans la paume d'une main a également été découvert. Un rapport publié par Conservation International le 20 décembre révèle ces découvertes fascinantes réalisées en 2022 dans l'alto Mayo, une région péruvienne se situant à l’intersection entre les majestueuses montagnes des Andes et les densités forestières de l'Amazonie. Cette zone, bien que peu peuplée, est habitée par des communautés indiennes du groupe ethnique Awajun, tout en ayant subi les impacts de la colonisation espagnole depuis 1540, attirant des migrants venus des quatre coins du Pérou. Cependant, elle souffre d’un des taux de déforestation les plus élevés du pays.
Une biodiversité incroyable dans un milieu menacé
Cette expédition multidisciplinaire a duré 38 jours et impliqué une quinzaine de scientifiques, dont le but était de combler les lacunes dans les données concernant la biodiversité et la santé de ces écosystèmes. Les chercheurs se sont concentrés sur huit zones situées entre 570 et 2230 mètres d’altitude, totalement inédites pour la recherche scientifique. Grâce à des pièges photo, des capteurs bioacoustiques et des échantillons d’ADN, ils ont réussi à cataloguer pas moins de 2046 espèces, parmi lesquelles 27 nouvelles et 48 autres potentiellement nouvelles nécessitant des analyses plus approfondies.
Trond Larsen, qui a dirigé l’expédition, explique que certaines espèces sont si uniques qu’il est clair pour les scientifiques dès leur découverte qu’elles n’avaient jamais été répertoriées auparavant. En revanche, d’autres espèces nécessitent plus d’investigations. Ces identifications se font dans un laboratoire où les scientifiques comparent les caractéristiques morphologiques, telles que la structure du crâne, à celles des espèces déjà connues. Parfois, l'analyse génétique se révèle indispensable pour différencier les nouvelles espèces de leurs cousines bien établies. Une fois officiellement reconnue, chaque nouvelle espèce est décrite en détail et publiée avec un nom scientifique approprié.
Mais la découverte la plus étrange de toutes reste le poisson à tête globuleuse (Chaetostoma). Selon Larsen, ce qui est frappant c’est que cet animal ressemble à des espèces déjà connues, à l’exception de sa vaste protubérance crânienne dont le but reste un mystère : pourrait-elle l'aider à détecter sa nourriture sous l'eau ?
Toute l’équipe a été stupéfaite par l’incroyable biodiversité observée dans un environnement dominé par l’homme, où la déforestation et l’agriculture occurrent des siècles durant. Heureusement, leurs résultats suggèrent qu'il est possible pour les humains et la biodiversité d’évoluer ensemble. Cependant, cet équilibre est fragile : parmi les espèces recensées, 49 d'entre elles sont déjà considérées comme menacées d'extinction. Les scientifiques soulignent donc l’importance cruciale des efforts de recherche et de conservation, même au sein de ces paysages altérés par l'activité humaine. La découverte de cette biodiversité exceptionnelle met en lumière le véritable trésor naturel que recèle encore le Pérou, incitant à préserver ces écosystèmes uniques avant qu'ils ne disparaissent à jamais.