La Chine a condamné avec force l'inscription récente de deux géants de la technologie, Tencent et CATL, sur la liste des entreprises militaires américaines, la qualifiant de "répression injustifiée". Cet événement survient dans un climat de tensions commerciales et géopolitiques croissantes entre les États-Unis et la Chine, alors que les deux pays s'affrontent pour la domination dans le secteur crucial des hautes technologies.

Le ministère américain de la Défense a inscrit ces entreprises sur une liste qui a été rendue publique mardi, soulevant des inquiétudes quant aux liens réels entre ces sociétés et l'armée chinoise. Bien que cette inclusion n'ait pas de conséquences juridiques directes pour ces entreprises, elle porte un coup dur à leur réputation sur la scène internationale. Par le passé, d'autres entreprises ayant été mentionnées sur cette liste ont intenté des poursuites afin de clarifier leur situation.

Lors d'un point de presse, Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a exprimé la profonde opposition de la Chine à cette démarche. Il a souligné que "la Chine continuera à protéger les droits de ses entreprises contre des attaques injustes" et a appelé les États-Unis à "corriger leurs pratiques mauvaises et injustifiées".

Tencent, qui est l'un des plus grands producteurs de jeux vidéo au monde et opérateur de l'application WeChat, a affirmé que leur intégration sur cette liste était une "erreur manifeste". Un porte-parole de l'entreprise a insisté sur le fait que Tencent n'est en aucun cas impliqué dans des activités militaires.

CATL, de son côté, est un leader mondial dans la production de batteries pour véhicules électriques, fournissant des marques telles que Mercedes-Benz, BMW et Volkswagen. La société a également réagi en qualifiant cette inscription d'"erreur", affirmant qu'elle n'avait aucun lien avec des activités militaires.

L'impact de cette décision s'est immédiatement fait sentir sur le marché boursier, où les actions de Tencent ont chuté de plus de 7 % à Hong Kong, tandis que celles de CATL ont baissé de plus de 5 % à Shenzhen avant de montrer quelques signes de reprise.

Il convient de rappeler qu'en vertu d'une loi adoptée en 2021, le ministère américain de la Défense est tenu d'identifier les entreprises militaires chinoises ayant des intérêts aux États-Unis, et de publier une liste non classifiée au Congrès. Notons également qu'en 2021, Xiaomi, une autre entreprise chinoise, a remporté un procès contre le Pentagone, obtenant ainsi son retrait de cette liste grâce à des arguments solides démontrant son non-lien avec l'armée.

Cette situation soulève des questions sur la stratégie des États-Unis envers les entreprises technologiques chinoises, qui sont fréquemment perçues comme des risques pour la sécurité nationale. Les tensions entre les deux géants mondiaux ne montrent aucun signe de réduction, et les conséquences de cette inscription pourraient avoir des répercussions bien au-delà des simples marchés financiers.