Tadej Pogacar, le prodige slovène du cyclisme, a déclaré mercredi 26 mars qu'il s'attaquerait à la célèbre Paris-Roubaix pour la première fois cette saison. Triple vainqueur de Monument (Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie), Pogacar ne s'est pas contenté de ces succès : il veut à présent conquérir l'un des deux Monuments qui lui échappent encore.

En 2025, Pogacar deviendra le premier champion sortant du Tour de France à participer à "L'Enfer du Nord" depuis Greg LeMond en 1991. Ce défi est sans conteste le plus grand de sa carrière naissante. À 1,76 m et 66 kg, il devra faire face à des conditions éprouvantes sur les pavés, et l'histoire montre qu'aucun cycliste pesant moins de 70 kg n'a remporté cette épreuve depuis 2001.

De plus, il devra composer avec la présence de Mathieu van der Poel, qui l’a déjà battu lors de Milan-San Remo, l'autre Monument couru récemment. Leur rivalité alimente les attentes et les débats autour de cette édition.

Cependant, Tadej Pogacar n'est pas étranger aux pavés. En 2023, il a remporté le Tour des Flandres en solitaire, terminant 4e lors de sa première apparition l’année précédente. De plus, il a déjà exploré une partie des secteurs pavés de Paris-Roubaix, connaissant du succès lors du Tour de France 2022, où il avait distancé ses rivaux dans l’étape menant à Arenberg.

Mauro Gianetti, directeur de l'équipe UAE, a souligné que les années de cyclo-cross de Pogacar lui confèrent une agilité particulière sur ce terrain difficile. Il a exprimé son affection pour les pavés, mais a aussi admis que son parcours précédent, avec seulement 11 secteurs pavés, était bien moins éprouvant que les 30 à affronter cette fois-ci.

Dans le passé, Pogacar a concouru à deux reprises au Paris-Roubaix junior, avec une respectable 13e place à 17 ans, à seulement 33 secondes du vainqueur.

Avoir une équipe solide à ses côtés est essentiel pour Pogacar. L'équipe UAE, qui a dominant plusieurs courses cette saison, est bien placée pour influencer le rythme de la course. Deux de ses membres, Nils Politt et Florian Vermeersch, ont d’ailleurs une expérience de podium dans cette classique, offrant à Pogacar un soutien crucial. Les conditions difficiles de la course, marquées par les chutes et les crevaisons, rendent ce soutien d’autant plus indispensable.

La force de Pogacar réside également dans sa détermination à performer à son meilleur niveau dans chacune de ses compétitions. Depuis 2020, il a participé à 14 Monuments, réussissant à se hisser dans le top 5 à chaque fois, sauf une. Chaque échec potentiel à Paris-Roubaix pourrait déclencher des controverses sur sa décision de s'engager dans une telle épreuve dès sa première participation.

Yoann Offredo, ancien coureur et consultant sportif, a averti que si Pogacar devait gagner, les louanges affluent, mais une défaite susciterait une vague de critiques. Ce mélange de haute pression et d’excellence définit le parcours d’un Pogacar déterminé à entrer dans l’histoire en marquant son empreinte sur le Paris-Roubaix.