Nation

Opérations antidjihadistes au Sahel : Macron déplore un manque de gratitude

2025-01-06

Auteur: Marie

Emmanuel Macron a récemment affirmé que la France a eu « raison » d'intervenir militairement en Afrique pour lutter contre le terrorisme depuis 2013, tout en déplorant que les dirigeants africains semblent « avoir oublié de nous dire merci ». Lors d'une conférence annuelle des ambassadeurs, le président français a souligné que sans cette intervention, « aucun d'entre eux ne gérerait un pays souverain ».

« Ça viendra avec le temps », a ironisé Macron, tout en précisant que la France n'est pas en recul en Afrique mais se réorganise en fonction des nouvelles réalités. « Nous avons choisi de bouger en Afrique parce qu'il le fallait », a-t-il ajouté.

La France s’est engagée militairement au Sahel pendant près de dix ans pour lutter contre les groupes djihadistes, notamment ceux affiliés à Al-Qaïda et à l'État islamique, avec des opérations telles que « Serval » (2013-2014) et « Barkhane » (2014-2022). Malheureusement, cinquante-huit soldats français ont perdu la vie dans ces combats. Cependant, la France a dû retirer ses troupes du Mali, du Burkina Faso et du Niger entre 2022 et 2023, suite à la montée au pouvoir de juntes militaires pro-russes dans ces pays.

Macron a précisé que le retrait des troupes françaises était dû à des changements de régime, indiquant que « la France n’y avait plus sa place » car elle n'était pas « les supplétifs de putschistes ». Il a également évoqué la nécessité d'un dialogue franc avec les pays africains, sans que celui-ci soit captif d'un discours panafricaniste qui pourrait s’avérer dévalorisant.

À la fin décembre, un contingent de soldats français a également quitté le Tchad, répondant à une demande similaire émanant de ce pays, tandis que le Sénégal se montre également en alignement sur une réorganisation des forces françaises sur le continent.

Macron a affirmé avoir proposé aux chefs d'État africains de redéfinir la présence militaire française, notant que cela était compliqué en raison des « nostalgiques » et des « intérêts acquis ». Il a néanmoins jugé cette réorganisation comme positive, soulignant l'importance d'adapter les relations internationales aux nouvelles dynamiques mondiales.

Par ailleurs, le président français a critiqué l'Algérie pour le maintien en détention de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, arrêté à Alger en mi-novembre. Selon Macron, « l'Algérie se déshonore » en empêchant un homme gravement malade de recevoir des soins appropriés. Il a exprimé son affection pour le peuple algérien et a appelé le gouvernement algérien à libérer Sansal sans délai.

Ce contexte soulève des questions cruciales sur la coopération entre la France et l'Afrique, et met en lumière les défis actuels dans la lutte contre le djihadisme. Quel avenir pour les forces françaises en Afrique ? La réponse à cette question pourrait bouleverser les dynamiques géopolitiques du continent.