Monde

"On se sent totalement démunis" : la communauté birmane en France face au séisme dévastateur en Birmanie

2025-03-31

Auteur: Julie

Un tremblement de terre brutal d'une magnitude de 7,7 a secoué la Birmanie vendredi 28 mars, causant la mort d'au moins 1 700 personnes. Les répliques continuent de frapper le pays, rendant les opérations de secours de plus en plus difficiles. Malgré l'arrivée à compte-goutte de l'aide internationale, les secouristes birmans, qui opèrent dans un climat de conflit armé et sous le contrôle d'une junte militaire depuis 2021, peinent à accéder aux zones sinistrées. Cette situation génère une profonde inquiétude au sein de la communauté birmane en France, qui a du mal à obtenir des nouvelles de ses proches restés sur place.

Saw Thuzan, qui vit en France depuis 25 ans, exprime son angoisse : "C'est désespérant. Nous restons collés à la télévision, c'est déchirant. On se sent vraiment démunis." Sa famille se trouve à Mandalay, tout près de l'épicentre du séisme, et elle a réussi à avoir des nouvelles, mais d'autres amis sont toujours portés disparus : "Les connexions internet sont coupées, donc il est très difficile de nous informer."

"Les survivants souffrent terriblement"

Elle s'inquiète aussi des conditions incroyablement précaires des survivants : "Des gens dorment dans les rues, il n'y a pas d'eau ni de nourriture. Les hôpitaux sont débordés et il y a de nombreuses personnes qui restent coincées vivantes dans les décombres."

La même inquiétude est palpable chez Nicolas, un Français qui a passé plusieurs années à Rangoon avant le coup d'État : "C'est difficile à accepter de savoir qu'il y aura certainement des victimes parmi nos connaissances. La situation sur place est complexe et ça nous affecte profondément." Il souligne le manque d'organisation des secours dû au pouvoir militaire en place, rendant l'aide encore plus difficile à coordonner.

"Les opérations de secours manquent cruellement d'organisation et de coordination."

De l'autre côté de la frontière, en Thaïlande, bien que la population soit moins touchée, la situation est également préoccupante. Les autorités de Bangkok mettent l'accent sur la sécurité des gratte-ciel, une précaution nécessaire selon Jean Romain, un expatrié qui vivait au 39ème étage d'un immeuble avant le tremblement de terre : "Mon appartement est désormais hors de question. Je me suis retiré dans un hôtel éloigné des grands bâtiments, c'est plus rassurant après ce que nous avons vécu."

Les opérations de sécurisation des infrastructures pourraient encore durer plusieurs jours, alors que la région se remet lentement des effets de ce désastre naturel sans précédent.