
Déménagement d'une école à Saint-Ouen : « Narcotrafic 1 - République 0 »
2025-04-04
Auteur: Marie
François Diot, thérapeute et expert en conduites addictives, alerte sur une situation alarmante à l’école maternelle de la cité Arago à Saint-Ouen. En effet, la proximité d’un point de deal a poussé les parents d’élèves à voter le 3 avril pour savoir s’ils souhaitaient que leurs enfants soient transférés ailleurs. Le maire de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, en accord avec les enseignants et certains parents, a pris l'initiative d'envisager le déménagement de cette école, où des sachets de drogue ont régulièrement été découverts dans la cour de récréation. Il est difficile de critiquer cette décision lorsque le principal souci reste « la sécurité des enfants et des assistantes maternelles ».
Cependant, cette mesure soulève d'importantes questions. En France, non seulement les écoles, même maternelles, ne sont plus des sanctuaires, mais la problématique du narcotrafic s'étend de manière inquiétante dans différentes régions. Des événements similaires ont déjà été signalés, comme au XIXème arrondissement de Paris, où des enfants ont été escortés par la police en raison de la présence de dealers. À Grenoble, une médiathèque a été incendiée, touchée par les violences liées au trafic de stupéfiants.
Les actions du gouvernement semblent parfois contradictoires. D'une part, le ministre de l'Intérieur et de la Justice prennent des mesures pour lutter contre le trafic de drogue, tandis que le ministère de la Santé finance des salles de consommation supervisées, où les toxicomanes peuvent consommer des substances. Dans ces espaces, la situation autour des salles devient rapidement chaotique, avec dealers et incivilités, laissant les riverains désarmés face à l’insécurité.
Face à ce constat, la question se pose : comment peut-on lutter efficacement contre le trafic tout en permettant la consommation encadrée de drogues ? Les pouvoirs publics semblent abandonner les citoyens à cette violence, laissant les habitants vivre au milieu de ce fléau.
Le déménagement de l'école de Saint-Ouen illustre le déclin de l’autorité de l'État, préoccupant pour l'avenir de notre société. Les parents ne devraient pas avoir à voter sur la sécurité de leurs enfants dans un environnement qu’ils devraient considérer comme sûr. La votation locale ne fait que masquer un échec plus large de la politique régalienne.
Bien que les saisies de drogue aient augmenté, ce qui pourrait sembler positif, cela révèle en réalité une montée de la consommation. Les agences de santé privilégient la réduction des risques liés à l'usage de drogues, pourtant cette approche ne suffit pas. Avec plus d’un milliard d'euros investis chaque année dans la prévention et l’accompagnement, il est légitime de se demander quels résultats sont réellement obtenus.
À l’heure où la lutte contre le narcotrafic doit être une priorité, il est urgent de revoir nos politiques de santé et de sécurité, et d’adapter nos dispositifs aux réalités d’aujourd’hui. La situation à Saint-Ouen n’est pas qu'une anecdote ; c’est un avis d’alarme qui annonce des défis majeurs pour l’avenir de nos enfants et la cohésion de notre société.