
Oliver Burkeman : « Ceux qui atteindront l’âge de 80 ans n’auront vécu qu’un peu plus de 4000 semaines... »
2025-04-06
Auteur: Louis
Son ouvrage « 4 000 Semaines » a connu un succès retentissant, avec une vente de plus d’un million d’exemplaires. L’auteur et journaliste anglais Oliver Burkeman, connu pour ses contributions au Guardian, illustre avec force combien nos tentatives de gérer le temps, plutôt que de nous alléger, nous poussent à surcharge nos emplois du temps. En cherchant à être toujours plus productifs, nous nous retrouvons surchargés et stressés. Selon lui, « retrouver le fil du temps et cesser cette course sans fin ne s’organise pas, mais se décide. Il faut d’abord accepter sa propre finitude. »
Dans une interview, Burkeman souligne la simplicité de la thèse de son livre : les techniques de gestion du temps sont inefficaces, voire contre-productives. Il révèle que cette quête de contrôle sur le temps est une illusion. Plus nous essayons de le plier à notre volonté, plus nous ressentons une agitation croissante. En devenant un « geek de la productivité », il s'est perdu dans une quête de perfection qui l’a finalement conduit à plus de stress et de désillusion.
Comment alors retrouver un sens du temps ? Burkeman propose une solution radicale : admettre la brièveté de la vie. La plupart d’entre nous n’auront vécu que 4000 semaines d'ici 80 ans. Accepter cette finitude pousse à réfléchir aux objectifs véritables de notre existence. Que voulons-nous réaliser de significatif durant notre passage sur Terre ? Cette introspection permet non seulement de retrouver un sentiment de maîtrise, mais aussi d’échapper à la peur de manquer quelque chose (FOMO).
Essentiellement, il s’agit de choisir comment nous voulons passer notre temps. Dans une société obsédée par la productivité, Burkeman rappelle que plus nous « gagnons du temps », plus nous le remplissons de nouvelles tâches. Ce cercle vicieux nous entraîne à croire que la performance est la norme. Pourtant, cesser d’essayer de faire plus que notre capacité réelle constitue un véritable acte de liberté. C’est un chemin vers un équilibre plus serein.
Mais comment résister à la pression des urgences quotidiennes ? Changer notre façon de percevoir nos journées peut être bénéfique. Au lieu de se concentrer sur les tâches à accomplir, Burkeman suggère de investir notre temps sur ce qui nous tient vraiment à cœur. Il appelle à commencer la journée par les activités qui nous passionnent avant d’aborder les urgences, une sorte de « payez-vous d’abord avec du temps ».
Il plaide aussi pour l’importance du repos, souvent perçu comme une simple étape pour être plus productif. L’idée que des moments de détente doivent justifier une amélioration des performances est déroutante. L'auteur insiste sur la nécessité de se déconnecter et de redécouvrir le calme. Parfois, il suffit de quelques minutes au début, de renouer avec des activités telles que jouer d’un instrument, jardiner ou simplement profiter d’un moment sans pression.
Enfin, pour retrouver un sens du temps, nous devons réapprendre la patience. Dans un monde où tout doit être fait rapidement, accepter que certaines choses nécessitent du temps de réflexion pourrait, paradoxalement, améliorer notre efficacité. Ainsi, Burkeman nous invite à réévaluer nos priorités et à célébrer ce qui nous fait sentir vraiment vivants.