
Obligations vertes : un nouveau label européen augmente la rigueur pour un avenir durable
2025-03-28
Auteur: Léa
Le 31 janvier dernier, Valérie Pécresse, présidente du conseil régional d’Ile-de-France, a sonné la cloche de la Bourse de Paris avec une annonce marquante : Ile-de-France Mobilités devient le premier acteur public à émettre une obligation sous le nouveau label européen EuGB, ou « obligation verte européenne ». C'est un tournant historique pour les investissements durables en Europe.
Cette norme volontaire, instaurée par un règlement européen adoptée fin 2023 et qui entrera en vigueur en décembre 2024, vise à renforcer la confiance des investisseurs et à promouvoir des projets ayant un impact environnemental réel. Selon Gregory Frigo, responsable de la finance à l'ESMA (Autorité européenne des marchés financiers), cet instrument financier est une réponse directe à la nécessité croissante d’investissements responsables.
Depuis son apparition en 2007, le marché des obligations vertes a vu apparaître des défis liés à la transparence et à la véracité des engagements. Auparavant, il suffisait qu'un émetteur déclare son obligation comme « verte » sans contrôle significatif. À partir de 2013, la référence aux principes des obligations vertes de l'International Capital Market Association (ICMA) a amené des lignes directrices, bien que facultatives. Ces principes stipulent que les fonds levés doivent impérativement être axés sur des projets durables, avec des audits détaillés pour garantir l'allocation appropriée des ressources.
Avec le lancement du label EuGB, l’Union européenne vise non seulement à standardiser le secteur, mais également à protéger les investisseurs et à s'assurer que leur argent finance des projets ayant une réelle contribution à la lutte contre le changement climatique. Les autorités européennes espèrent ainsi intensifier les efforts pour atteindre les objectifs climatiques fixés par l'accord de Paris.
Il est crucial de surveiller comment cette initiative influencera le marché obligataire vert et si elle incitera davantage d'émetteurs publics et privés à s'engager sur des chemins durables. L'avenir des investissements est-il en train de se transformer ? Les entreprises seront-elles prêtes à adopter des pratiques plus rigoureuses pour attirer des capitaux ? Seul le temps répondra à ces questions, mais une chose est claire : la finance verte est désormais sur le devant de la scène.