Nation

Feu tragique à Gabian : des condamnations pour négligences dans un drame qui a coûté la vie à un pompier

2025-03-27

Auteur: Léa

Le tribunal judiciaire de Béziers a récemment rendu son jugement concernant l'incendie mortel de Gabian, dans l'Hérault, qui a eu lieu le 10 août 2016. Cinq anciens officiers du Service départemental d'incendie et de secours (Sdis 34) étaient sous le coup d'accusations d'homicide involontaire et de blessures involontaires.

Ce sinistre a provoqué des pertes tragiques lorsque le camion de lutte contre l'incendie, un CCF vétuste, a été submergé par les flammes. Les pompiers, pris au piège dans cet engin défectueux dépourvu de protection suffisante, ont été contraints de quitter leur véhicule alors que la fumée les enveloppait.

Lors de ce procès, les deux anciens responsables les plus gradés de l’époque ont été déclarés coupables. Christophe Risdorfer, ancien directeur du Sdis, a été condamné à 24 mois de prison, dont 6 mois ferme, ainsi qu'à une amende de 10 000 euros et à une interdiction d'exercer des professions liées à la sécurité pendant 5 ans. Michel Coste, alors chef du service logistique, a, quant à lui, écopé de 12 mois de prison avec sursis.

Les autres officiers impliqués dans l’opération n'ont pas été épargnés. Franck Ravel, responsable de la coordination des quatre camions, a reçu une peine de 8 mois de prison avec sursis, tout comme Gilles Marcos, responsable des aéronefs, qui n’a pas effectué les largages de sécurité nécessaires pour protéger les pompiers en danger. En revanche, Olivier Laurent, le chef de secteur présent lors des faits, a été relaxé, soulignant ainsi la complexité des responsabilités dans cette affaire.

Les avocats de la défense ont plaidé fermement en faveur de leurs clients, insistant sur l’absence de fautes caractérisées dans leurs comportements. Me Gilles Gauer, représentant Risdorfer, a souligné que le matériel n’était pas en état d’être inspecté directement par le directeur, qui devait gérer un large parc de véhicules, affirmant qu’aucune documentation ne prouvait qu'il était au courant des défaillances du camion.

D’autre part, des interrogations subsistent quant à l'évaluation de la sécurité des engins et des procédures de contrôle, notamment la manière dont les informations de dysfonctionnement avaient été relayées dans la chaîne de commandement.

La tragédie de Gabian met également en lumière les enjeux critiques de la sécurité des pompiers, alors que des questions se posent sur la gestion des ressources, la formation des équipes et l'état des équipements. À l'heure où de nombreux départements peinent à recruter et à maintenir des équipements à jour, cette affaire rappelle l'importance de renforcer les procédures de sécurité pour éviter que de tels drames ne se reproduisent à l'avenir.

Alors que la décision du tribunal a été rendue, les familles des victimes continuent de demander justice et des comptes, tout en appelant à une véritable réforme au sein des services de secours pour garantir une sécurité optimale à ceux qui mettent leur vie en danger pour protéger les autres.