Affaires

« Nous sommes des prisonniers ! » : Les employés de l'ancien Géant Casino de Brest témoignent d'une situation désespérée

2025-01-03

Auteur: Marie

Alors que tous les employés des magasins non repris ont reçu leurs courriers de licenciement fin novembre, les salariés du Géant Casino de Brest sont encore dans l'incertitude. « Nous avons appris qu'E. Leclerc était le repreneur, mais nous avions déjà fait le deuil de notre magasin », confie Louise, une employée de l'accueil et du service après-vente, qui possède trente ans d'expérience.

Lucie, ancienne salariée du rayon alimentation, souligne qu'elle avait déjà commencé à envisager un nouveau projet professionnel : « La direction nous pressait à nous projeter vers l'avenir depuis juillet. » La reprise par E. Leclerc, loin d'être une bonne nouvelle, laisse les employés dans le flou. Lors d'une réunion au CSE central à Saint-Étienne le 11 décembre 2023, un plan de reprise a été esquissé, prévoyant 3 000 m² pour de l'alimentaire, 295 m² pour une parapharmacie et 1 400 m² pour un magasin de jouets, laissant encore 2 800 m² à définir sur un total de 7 500 m².

« Tout ce qu'on demande maintenant, c'est d'avoir le choix. Pour une fois ! » s'exclame Justine, une autre salariée. Cette demande est largement partagée parmi les collègues, alors que la question du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) reste préoccupante. « Les conditions de départ négociées sont-elles applicables ici ? Nous pensons que oui, la direction affirme le contraire », résume Magali Charnacé, représentante syndicale Unsa.

Les employés de Brest se sentent pris au piège. En cas d'exclusion du PSE, ils perdraient des droits cruciaux comme le financement de formations et l'accès au chômage. « Trois d’entre nous ont déjà trouvé un nouvel emploi. Ils devront revenir sous le projet d’E. Leclerc ou démissionner sans droits », explique une élue. Un homme dans la foule lance, désespéré : « On est prisonniers. Pour la direction, nous ne sommes que des numéros. » Les témoignages de détresse continuent d'affluer, Justine ajoute : « Cet ascenseur émotionnel est difficile à vivre.

Pour tenter d'atténuer cette pression, une cellule psychologique sera mise en place à Brest grâce à l'intervention des syndicats. Cependant, les employés semblent de plus en plus désabusés face à la situation : « La grande distribution ne fait pas de cadeaux », conclut Anne-Charlotte. Alors que la réunion prochaine du CSE central est prévue pour le 8 janvier 2024, l'espoir d'un éclaircissement reste fragile. Les employés espèrent fortement obtenir des réponses qui pourraient changer la donne pour eux.