L’agriculture française est en manque de main-d'œuvre, mais grâce à l'innovation, ce problème pourrait trouver une solution. Le 14 mars dernier, une démonstration fascinante d’un engin agricole entièrement autonome a eu lieu à Salaunes, entre Bordeaux et Lacanau, dans le cadre du projet ambitieux Terapolis.

Pascal Marchand, expert agricole, n’a pas caché son admiration pour ce tracteur révolutionnaire. « C'est une première mondiale ! », s'est-il exclamé. Cet engin, semblable à un mini-char d'assaut sans cabine, laboure, sème, creuse et désherbe, tout cela sans nécessiter l’interaction d’un conducteur. Didier Deyres, propriétaire de l’exploitation agricole familiale, a plaisanté en déclarant : « Et nous, on peut dormir la nuit ! »

Cette exploitation, Basse Lande, s'étend sur 850 hectares et a été choisie comme site d'expérimentation pour cette technologie. Terapolis, entreprise lancée par Carole Descroix en 2022, se concentre sur la production d’énergies renouvelables et la mise en œuvre de machines autonomes dans l’agriculture. Au cœur de cette initiative, un tracteur présenté lors de l’événement et un drone capable de surveiller les cultures pour détecter maladies et parasites. Grâce à l’intelligence artificielle, ce drone peut pulvériser des produits phytosanitaires de manière ciblée, promettant une méthode de traitement plus précise que l’épandage traditionnel.

« Ce qui est vraiment captivant, c’est la capacité de ce matériel à travailler jour et nuit, utilisant des technologies modernes comme le désherbage thermique ou laser », explique Carole Descroix. Avec l’initiative de Terapolis, une ferme agrivoltaïque sera établie sur les terres des frères Deyres, intégrant des panneaux photovoltaïques au sein de l’exploitation.

Les machines autonomes amélioreront également la productivité en exploitant efficacement les terrains autour des panneaux. Sur 15 hectares, des légumes seront cultivés pour la cuisine centrale de Saint-Médard-en-Jalles, dans une démarche de production locale et durable.

Didier Deyres voit ce projet comme une évolution essentielle pour diversifier leurs productions. « À l'origine, nous cultivions principalement du maïs, mais nous avons progressivement intégré des légumes comme des petits pois et des carottes. Quoi de mieux que ce tracteur autonome, qui peut naviguer entre les panneaux solaires et travailler 24 heures sur 24 ? », souligne-t-il.

Jean-Louis Dubourg, céréalier et ex-président de la Chambre d’agriculture de la Gironde, partage également cet enthousiasme. Selon lui, l'innovation en agriculture est clé : « Il faut explorer toutes les techniques possibles, que ce soit sur des parcelles conventionnelles ou agrivoltaïques. Ce matériel qui travaille sans cesse, conjugué à nouvelles technologies, pourrait bien redéfinir l’avenir de notre agriculture. » Avec des projets aussi novateurs, l’avenir de l’agriculture semble prometteur et durable, stimulant l’intérêt général et annonçant une nouvelle ère pour les pratiques agricoles.