"Nous nous battrons jusqu'au bout" : la résistance des militants anti-LGV près de Toulouse
2024-11-10
Auteur: Sophie
Les couleurs de l'automne commencent à surgir, mais le grand chêne reste majestueux. Ce samedi, à Saint-Jory, la tension est palpable alors que les gendarmes se tiennent au pied de l'arbre, observant les militants qui convergent vers cette zone de résistance. Une opération d'abattage d'arbres est prévue pour lundi, liée aux travaux ferroviaires dans le nord de Toulouse, un projet qui suscite une vive opposition d'importants groupes écologiques.
Jean Olivier, président de l'association Les Amis de la Terre Midi-Pyrénées, s'inquiète de la destruction imminente du paysage : "La SNCF prévoit d'éradiquer toute la végétation aux abords du canal latéral de la Garonne. Cette coupe d'arbres est illégale sans autorisation préalable, ce qui a conduit le préfet de la Haute-Garonne à prendre un arrêté d'urgence après avoir constaté les irrégularités de l'entreprise ferroviaire."
Vendredi, des associations locales ont déposé un recours en justice, mais le tribunal administratif de Toulouse a estimé que les compensations environnementales proposées par la SNCF suffisaient. "Nos équipes sont mobilisées pour réaliser ces travaux de manière légale et responsable", a réagi la SNCF, ajoutant que ce projet est essentiel face à l'augmentation du trafic voyageurs.
Près de 150 arbres sont menacés. Lirone, un jeune homme de 12 ans, se joint à la manifestation : "C'est déchirant de penser que tous ces arbres seront abattus. C'était notre terrain de jeux, un endroit merveilleux pour explorer."
Marie Christine, retraitée d'une commune du sud de la Gironde, a fait le déplacement pour protester contre ce qu'elle appelle un "écocide", ajoutant qu'il ne sert que les intérêts d'une minorité. "Je suis prête à tout pour empêcher ce projet de se concrétiser", déclare-t-elle, déterminée.
Hadrien Clouet, député LFI, qualifie ce projet de LGV – destiné à relier Toulouse à Paris en trois heures – de "projet inutile", semblable à d'autres grands chantiers coûteux qui négligent des solutions alternatives durables. Selon lui, ces travaux compromettent les efforts pour la transition écologique.
Le maire de Saint-Jory, Victor Denouvion, a adressé une lettre au préfet pour organiser une réunion sur la préservation des arbres le long du canal. "Ce projet, bien qu'impactant pour notre biodiversité, représente une opportunité pour notre territoire. Je dois veiller à ce que l'impact écologique soit géré correctement", soutient-il.
Dans un climat de tension, en milieu d'après-midi, la police est intervenue pour déloger un militant suspendu à un arbre dans le camp anti-LGV. Un occupant de la zone de défense (ZAD) a déclaré : "Nous sommes prêts à nous battre jusqu'au bout pour sauver ces arbres et défendre notre planète."
La mobilisation croissante des citoyens et des élus locaux pose la question de notre rapport à la nature et du développement durable. Que pourrait-il se passer si cette lutte contre le projet de LGV prend de l'ampleur ? Les défenseurs de l'environnement s'engagent à ne pas abandonner leur combat, promettant de tout faire pour préserver cet écosystème fragile. Restez connectés pour suivre cette histoire !