Isabelle* a vu son monde s'effondrer lorsqu'elle a réalisé que son fils, dès son plus jeune âge, manifestait des comportements troublants. « Notre enfant a toujours été très intense, tant dans les pleurs que dans les rires », confie-t-elle. Elle remarque dès ses deux ans une agitation grandissante, des explosions émotionnelles à la maison tandis que, dehors, il reste le parfait enfant modèle. L'entrée en maternelle amplifie ses inquiétudes : « Il explosait tous les soirs, était violent, nous frappait, mais était adorable avec la nounou, les grands-parents, la maîtresse... » Malgré sa détresse, Isabelle peine à obtenir de l'aide. Les professionnels de santé lui disent que son fils est trop jeune pour un suivi.

Lorsque son enfant entre en primaire, elle se décide enfin à consulter un psychologue libéral. Ce dernier évoque un diagnostic de TDAH, qui, bien qu'ayant un certain effet apaisant, ne répond pas entièrement à toutes les préoccupations d’Isabelle. « Il restait encore beaucoup de comportements inexplicables par un simple TDAH. » Après de nombreuses années de lutte pour comprendre son fils, elle finit par insister pour qu'il passe un test d'autisme, un choix qui s'oppose aux recommandations de certains spécialistes qui le suivaient déjà. Ses résultats sont sans appel : il coche toutes les cases.

Cette situation tragique reflète une crise profonde dans le secteur de la pédiatrie psychiatrique. Un nombre croissant de parents se sentent perdus face à un système qui semble débordé et où les diagnostics précoces sont souvent négligés. Des professionnels de la santé alertent sur le fait que des enfants comme celui d'Isabelle ne reçoivent pas l'aide dont ils ont besoin, aggravant leur état.

Alors que la demande pour des services en santé mentale des enfants explose, les ressources restent insuffisantes, amenant à des délais d'attente interminables et à un stress croissant pour les familles. Les témoignages d'Isabelle et d'autres parents mettent en lumière l'urgence d'agir pour réformer le système, afin qu’aucun enfant ne soit laissé pour compte dans cette lutte pour la compréhension et la guérison.