
Northrop Grumman et General Atomics en compétition pour fournir des drones à la Norvège
2025-03-24
Auteur: Julie
La base aérienne d'Andøya, inaugurée en 1957, a longtemps servi de site stratégique pour la surveillance maritime. Elle a accueilli la flotte de patrouille de la force aérienne royale norvégienne, y compris les emblématiques HU-16B Albatross et P-3B/C Orion, en raison de sa position idéale dans l'archipel des Vesterålen, qui permettait de surveiller les mouvements navals soviétiques depuis Mourmansk.
Cependant, en novembre 2016, alors que les tensions avec la Russie escaladaient suite à l'annexion de la Crimée, le Parlement norvégien a décidé de fermer Andøya, transférant les opérations des nouveaux avions P-8A Poseidon vers la base d'Evenes. Néanmoins, cette décision a été remise en question avec le déclenchement de la guerre en Ukraine, menant à un nouveau plan de défense pour 2025-2036 qui envisage l'acquisition de drones pour surveiller les zones maritimes du Nord.
L'option d'intégrer le drone MALE européen EuroMALE a été envisagée, mais son développement n'étant pas finalisé, la Norvège se tourne désormais vers des solutions américaines. Comme l'a souligné Anne Marie Aanerud, secrétaire d'État à la Défense, des demandes ont été faites pour obtenir des informations supplémentaires sur les drones américains.
Deux géants de l'aéronautique, Northrop Grumman et General Atomics, ont répondu au besoin de renseignements d'Oslo. Northrop Grumman propose son drone MQ-4C Triton, tandis que General Atomics offre le MQ-9B SeaGuardian. Aucun autre constructeur n'a été sollicité pour ce marché potentiel, ce qui souligne l'importance de cette collaboration.
Le MQ-4C Triton, déjà utilisé par l'US Navy et la Marine Royale australienne, présente des atouts indéniables. Il peut voler à des altitudes supérieures à 50 000 pieds pendant 24 heures, tout en accomplissant une large gamme de missions, de la patrouille maritime à la collecte de renseignements électromagnétiques. Son coût, cependant, est un facteur limitant, avec un prix unitaire estimé à plus de 600 millions de dollars.
De l'autre côté, le MQ-9B SeaGuardian de General Atomics se distingue par son endurance de 40 heures et sa capacité à détecter des sous-marins, un avantage crucial dans les eaux nordiques. De plus, ce drone est conçu pour opérer au-delà du cercle arctique, une caractéristique renforcée par une technologie récente testée par General Atomics, permettant une couverture améliorée grâce à un réseau de petits satellites en orbite basse.
Dans le contexte de coopération militaire, la Norvège a signé un protocole d'accord avec le Danemark en mai 2024 pour explorer des initiatives similaires. Cependant, le climat géopolitique complexe, particulièrement en ce qui concerne les relations entre Washington et Copenhague sur des enjeux comme le Groenland, pourrait influencer les décisions d'achat de la Norvège.
Il reste à voir quelle option sera retenue par la Norvège. La montée des tensions en Europe de l'Est et la nécessité de dispositifs de surveillance avancés pourraient jouer un rôle clé dans cette décision.