Le succès insatiable des récits de fin du monde

C'est sous une couverture que vous avez probablement dévoré le dernier épisode d'une série apocalyptique sur Netflix. Ces histoires sombres et chaotiques, de *The Last of Us* à *La Brea*, rencontrent un engouement croissant. Mais qu'est-ce qui nous attire tant vers ces récits de désolation ? Pour tenter de comprendre, nous avons interrogé Amélie Boukhobza, psychologue clinicienne.

Des scénarios captivants qui questionnent notre société

Qu'ils mettent en scène des virus dévastateurs, des zombies ou des catastrophes naturelles, les récits apocalyptiques partagent souvent une trame commune : une humanité vulnérable, des survivants confrontés à l'adversité, et un monde à rebâtir. Ces récits mettent en lumière des crises économiques, politiques et climatiques, souvent aggravées par des inquiétudes contemporaines, où le chaos semble inéluctable. Ce cadre extrême permet de tester les limites humaines et d'explorer nos choix les plus profonds.

Un miroir de nos angoisses modernes

Des œuvres comme *La Servante Écarlate* dessinent un avenir glaçant où les femmes sont réduites à l'esclavage reproductif, un monde étrangement proche de notre quotidien. *Black Mirror*, quant à elle, interroge notre dépendance à la technologie en développant ses dérives jusqu'à l'absurde.

Amélie Boukhobza souligne que la popularité de ces univers réside dans une expérience collective et universelle : "Ces séries, telles que *The Last of Us* ou *La Brea*, résonnent en nous en éveillant notre rapport à la peur et à la survie. Derrière les zombies et les abîmes, ce que nous observons, c'est notre propre essence, confrontée à l'extrême."

Une évasion bénéfique malgré la catastrophe

Ces récits exploitent nos angoisses contemporaines, qu'il s'agisse des crises climatiques ou des menaces pandémiques, tout en offrant un étrange réconfort. "Dans ces mondes ravagés, l'espoir perdure. C'est un reflet de notre réalité ! Les héros qui émergent dans ces histoires reconstruisent des liens dans l'adversité, ce qui est revitalisant pour notre moral. Ce sont des récits de renaissance", ajoute-t-elle.

La catharsis des peurs partagées

Au-delà du frisson, ces séries fournissent une forme cathartique : elles matérialisent nos peurs dans des récits palpables, où une résolution semble possible. "Se projeter dans des scénarios où nos angoisses deviennent réelles, mais où une lueur d'espoir persiste, c'est ce dont nous avons tous besoin ! C'est rassurant de constater qu'après un cataclysme, la vie peut renaître", explique la psychologue.

Un reflet de notre humanité

Ces récits ne se contentent pas d'observer notre humanité, ils interrogent aussi nos choix et nos priorités. Qu'advient-il lorsque tout s'effondre ? Ils démontrent que ce qui importe vraiment ce ne sont pas uniquement les institutions ou les systèmes, mais bien nos relations et notre capacité à nous sacrifier pour les préserver. En somme, ce qui attire et fascine ? Ce n'est pas tant l'apocalypse en soi, mais plutôt la possibilité de reconstruire un avenir.