À partir de ce mercredi, la France élargit sa campagne de vaccination contre les infections méningococciques dans un contexte alarmant d'augmentation des cas, en particulier chez les jeunes. Chaque parent doit être vigilant : s'agit-il d'une simple maladie virale ou d'une menace bactérienne grave ?

Qu'est-ce qu'un méningocoque et quelles en sont les conséquences ?

Les méningites désignent une inflammation des membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière. Si la plupart des cas sont d'origine virale, cette fois-ci, ce sont les bactéries méningococciques, connues pour leur dangerosité, qui sont en train de créer une onde de choc sanitaire, particulièrement parmi les enfants et les adolescents. Ces bactéries, présentes dans la gorge, se transmettent par contact direct. Sans traitement rapide, les cas de méningites bactériennes sont souvent mortels, avec une mortalité qui reste élevée même après intervention médicale.

L'alarme des autorités de santé : une hausse inquiétante des cas

Le ministère de la Santé a récemment alerté sur la recrudescence des infections. En 2023, 560 cas d'infections invasives à méningocoques ont été signalés, soit une augmentation choquante de 72 % par rapport à l'année précédente. Et 2024 pourrait bien s'annoncer comme l'année la plus sombre depuis deux décennies avec déjà plus de 500 cas enregistrés entre janvier et novembre.

Les mesures prises contre la pandémie de Covid-19 ont pu réduire les taux de vaccination, exacerbant la vulnérabilité de la population face à ces infections potentiellement mortelles.

Vaccination : un nouveau cadre pour mieux protéger

À partir de janvier, la vaccination devient incontournable pour tous les nourrissons, incluant la protection contre les souches A, B, C, W et Y. Ce changement s'accompagne de la mise en place d'un calendrier vaccinal strict : une dose à 6 mois, une autre à 12 mois, et trois doses spécifiques pour la souche B entre 3 mois et 12 mois. De plus, les adolescents sont encouragés à recevoir une dose de rappel entre 11 et 14 ans.

L’expert en maladies infectieuses, Muhamed-Kheir Taha, souligne l'importance de cette campagne : « Nous devons agir vite pour éviter que cette crise de santé publique ne devienne incontrôlable ». La campagne de vaccination est aussi un appel à tous les jeunes adultes de 15 à 24 ans à se faire vacciner, même si cela n’est pas obligatoire.

Des formes nouvelles d’infection à surveiller

Les types de bactéries qui causent des infections développent également de nouvelles formes, rendant parfois le diagnostic plus complexe. Les bactéries B et C, autrefois dominantes, voient leurs cas diminuer face à des souches plus agressives comme W et Y. Cela nécessite une vigilance accrue et une adaptation des vaccins disponibles.

Quels vaccins seront administrés ?

Les vaccins Nimenrix et Menquadfi seront proposés pour prévenir les infections à méningocoques A, C, W et Y, avec un suivi régulier pour s'assurer que tous les enfants reçoivent les doses appropriées à temps. Quant au vaccin Bexsero, il continuera d'être administré, mais uniquement aux plus jeunes.

Votre rôle dans la prévention