Mayotte : vérité ou mensonge ? Les parents étrangers représentent-ils vraiment 60 à 70 % des naissances ?
2025-01-06
Auteur: Philippe
Près d’un mois après le passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte, le gouvernement se concentre sur la question migratoire, alors que des milliers de familles vivent encore sans abri. Lors d'une récente interview sur RTL, Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, a évoqué l'idée de supprimer le droit du sol à Mayotte, affirmant qu'il n'est pas acceptable d'avoir entre 60 et 70 % de parents non-Français qui donnent naissance dans cette collectivité française.
Selon les dernières statistiques de l’Insee datant de 2021, 75 % des enfants nés à Mayotte ont une mère étrangère, et 55 % ont un père étranger. En effet, 65 % des parents d'enfants nés cette année-là étaient de nationalité étrangère, ce qui confirme en partie les déclarations de Darmanin. Cependant, il est crucial de comprendre que cela ne signifie pas qu'une majorité des enfants nés à Mayotte ait deux parents étrangers.
D'après le Panorama statistique de la santé à Mayotte publié en mars 2023 par l'Agence régionale de santé et l'Observatoire régional de la santé, 53 % des nouveau-nés en 2021, au nombre de 10 704, avaient au moins un parent français. Ainsi, ils naissent Français. Plus précisément, 17 % des enfants sont issus de deux parents français, 7,4 % d'une mère française et d'un père étranger, et 29,2 % d'un père français et d'une mère étrangère, tandis qu'environ 47 % des enfants naissent de deux parents étrangers.
Cette situation soulève des questions cruciales sur l'identité et les enjeux de la nationalité à Mayotte. Il est important de noter qu'un enfant peut devenir Français simplement si l'un de ses parents est français au moment de la naissance, conformément à la règle du droit du sang. Les déclarations de Darmanin, bien qu'elles reposent sur des faits précis, peuvent parfois prêter à confusion dans le contexte d'un débat plus large sur l'immigration et les droits des citoyens.
L'avenir de Mayotte dépendra non seulement de la gestion de la crise actuelle suite au cyclone, mais aussi de la manière dont le gouvernement choisira d'aborder ces questions complexes de nationalité et d'immigration. Combien de temps encore les Mahorais devront-ils supporter cette incertitude ?