Nation

Mayotte sous le choc : la tempête tropicale Dikeledi provoque des inondations dévastatrices

2025-01-12

Auteur: Léa

L'archipel de Mayotte, en proie à une alerte rouge depuis samedi soir, fait face à la tempête tropicale Dikeledi dimanche, moins d'un mois après le cyclone dévastateur Chido. Avec une population de 320 000 habitants, ce département réputé pour être le plus pauvre de France se prépare à des conditions climatiques extrêmes. Les autorités ont recommandé à tous de se réfugier dans des maisons solides ou de se rendre dans l'un des 79 centres d'hébergement d'urgence, tels que des écoles et des mosquées, déployés à travers l'archipel.

La situation alarmante a poussé les responsables à encourager les habitants à former des stocks de nourriture et d'eau, alors qu'une interdiction de circulation est en vigueur, sauf pour les secours. Toutefois, des reporters sur place ont observé des personnes dans les rues de Mamoudzou, certaines utilisant la pluie pour laver leurs voitures.

À 12h14, heure locale, Dikeledi était localisée à 120 km au sud de Mayotte et se déplaçait vers l'ouest-sud-ouest à une vitesse de 30 km/h. Les pluies torrentielles ayant frappé l’île dès le matin ont engendré des inondations, notamment dans le village de Mbouini, qui avait échappé aux ravages du cyclone Chido.

La tempête a été rétrogradée d'un cyclone à une forte tempête tropicale après avoir touché Madagascar, mais devrait rapidement retrouver force en quittant les terres. À 5h56 heure locale, Dikeledi se trouvait à 260 km des côtes sud-est de l’archipel, se déplaçant à 22 km/h.

Les conditions climatiques restent préoccupantes, avec des rafales de vent pouvant atteindre jusqu'à 90 km/h, surtout sur le sud de l'île. En plus des potentielles crues soudaines et des glissements de terrain, une mer dangereuse est également attendue.

Le ferry local a interrompu son service, et l'aéroport international de Mayotte est fermé jusqu'à nouvel ordre. Des mesures de sécurité sont mises en place avec 645 membres de la sécurité civile mobilisés pour apporter assistance et évaluer les dégâts. Le ministre des Outre-Mer, Manuel Valls, a assuré que tout était mis en œuvre pour assurer la sécurité des habitants.

Les conditions météorologiques perturbées sont exacerbées par la température élevée des eaux de surface de l'océan Indien, atteignant près de 30°C, favorisant la formation rapide de tempêtes. Les cyclones, qui se produisent habituellement d'octobre à mars, semblent devenir de plus en plus fréquents et puissants à cause des effets croissants du réchauffement climatique, une tendance visible également dans d'autres océans du monde.

Face à ces catastrophes naturelles successives, la demande d’aide et de soutien aux populations de Mayotte se fait de plus en plus pressante. Alors que les ravages de Chido laissent encore des stigmates dans l'archipel, la lancinante nécessité de reconstruire et de se préparer à de futures tempêtes est mise en avant.