C'était un moment charnière pour le gouvernement de François Bayrou, qui s’est tenu lors de son premier conseil des ministres le 3 janvier 2025. Réunis au palais de l'Élysée, Emmanuel Macron a lancé un appel clair à ses ministres : « Nous ne sommes pas ici pour gérer, le président de la République nous a engagés à l’audace ». Cette déclaration, faite par la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, souligne une volonté de dynamiser l'action gouvernementale dans un contexte politique difficile.

Sophie Primas a insisté sur la nécessité pour chaque membre du gouvernement de s’éloigner des positions rigides et de choisir l’exigence et le dépassement, plutôt que l’obstruction. En effet, la pression est forte pour faire adopter rapidement un budget, suite à l'échec de Michel Barnier et de son équipe, ce qui amplifie les défis auxquels ce nouveau gouvernement est confronté.

Pour marquer le début de l’année, les ministres ont traditionnellement commencé par un petit déjeuner à Beauvau, où Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, a offert à chacun une bouteille de « trouspinette », un vin d'épine, apportant une touche locale à cette rencontre solennelle. Ils se sont ensuite rendus à pied à la salle des fêtes de l'Élysée, où le premier conseil officiel a eu lieu.

François Bayrou a réitéré sa foi en la possibilité de sortir de la période d’instabilité actuelle : « Il existe un chemin pour sortir de cette période, et il est même mieux défini que ce que l'on pourrait croire ». Son discours visait à encourager l'unité au sein du gouvernement, en promettant que, s'ils restaient unis, ils pourraient surmonter les obstacles.

Le Prime Minister Bayrou souhaite clairement s'installer plus durablement à Matignon que son prédécesseur, qui avait quitté le poste après seulement trois mois. Son équipe, bien que privé de majorité à l'Assemblée nationale, souhaite intégrer des figures politiques influentes pour renforcer la légitimité de son gouvernement, y compris des personnalités comme Élisabeth Borne et Manuel Valls, qui ont tous deux une solide expérience en politique.

Au moment où la nécessité d'un budget pour 2025 devient urgente, plusieurs ministres ont pris la parole dans les médias pour rappeler les enjeux liés à son adoption. Catherine Vautrin a averti que « la France fonctionne en service minimum » sans loi de finances, tandis que Juliette Méadel a fait écho, en insistant sur l'importance de s'occuper des quartiers défavorisés.

L'urgence est également palpable en ce qui concerne Mayotte, qui fait face à de grands défis suite au cyclone Chido. Bien que le projet de loi promis par Bayrou ait été reporté, il annonce un ensemble de mesures pour aider le département le plus pauvre de France, soulignant ainsi l'impératif de répondre aux urgences locales.

C'est avec cette énergie et ces attentes placées sur ses épaules que François Bayrou entame cette nouvelle année, et tout le monde guette ses premières actions concrètes. La question demeure : pourra-t-il véritablement rassembler le pays autour d'un projet audacieux et inclusif ?