Dans une ambiance de calme inhabituel, un homme au bras sévèrement blessé entre dans le service des urgences du Centre Hospitalier de Mayotte (CHM) situé à Mamoudzou. Le contraste est frappant : d’habitude, les lieux sont envahis par une foule anxieuse et bruyante. Aujourd'hui, quelques patients, visiblement accablés, attendent en silence, chose presque inimaginable dans cette structure qui fait face à des défis de surpopulation constante.

La situation s’est dégradée de manière alarmante après le passage dévastateur du cyclone Chido le 14 décembre. À ce moment-là, l'hôpital, déjà en difficulté, a dû gérer un afflux de blessés dans des conditions catastrophiques, avec des personnes allongées sur le sol, dans une ambiance chaotique qui mêlait cris et pleurs. Pour pallier l'urgence, une tente a été installée à l’extérieur, mais à ce jour, il ne reste plus que des bouteilles en plastique abandonnées à l'intérieur.

L’homme aux blessures se sent en danger : il craint qu'une opération de contrôle des sans-papiers ne soit en cours, ce qui pourrait l’anéantir. En effet, de nombreuses personnes dans cette île sont dans la même situation, selon les estimations, environ la moitié des 450 000 habitants de Mayotte sont en situation irrégulière. Il scrute anxieusement les alentours, mais ne trouve que la silhouette d’un infirmier en pause, absorbé par son petit pain.

Leurs doutes quant à l’efficacité de l’hôpital de campagne se dissipent peu à peu. Grâce à ce renforcement, les soins se sont nettement améliorés et il semble que l’île ait enfin accès à des structures de santé dignes de ce nom. Les autorités locales et la population espèrent que cette situation n'est pas une simple illusion et que de véritables changements sont en cours. Avec ce nouvel équipement, Mayotte pourrait bien retrouver des soins adaptés, répondant ainsi aux besoins urgents de ses habitants.