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Matteo Salvini, relaxé après avoir bloqué un bateau de migrants : un verdict qui fait polémique en Italie

2024-12-20

Auteur: Emma

Le vice-premier ministre italien Matteo Salvini a été acquitté en première instance vendredi 20 décembre dans une affaire qui a suscité un large débat public. En 2019, Matteo Salvini avait empêché un navire humanitaire de l'ONG espagnole Open Arms, transportant 147 migrants, de débarquer en Italie. Accusé d'abus de pouvoir et de privation de liberté, il risquait plusieurs années de prison.

Le juge Roberto Murgia a déclaré : « Au nom du peuple italien, le tribunal de Palerme relaxe Matteo Salvini, le délit n'étant pas établi. » Cette décision a été accueillie avec des applaudissements dans la salle d’audience par les partisans de Salvini. Le leader du parti d'extrême droite La Ligue a exprimé sa satisfaction après le verdict, déclarant : « Après trois ans de procédure, le bon sens a gagné. » Il a ajouté que défendre les frontières et lutter contre l'immigration clandestine n'était pas un délit mais un droit.

L’affaire Open Arms avait attiré l’attention médiatique internationale, avec des pays de l'Union Européenne proposant d'accueillir les migrants bloqués en mer, des ONG interpelant les autorités et même la participation inattendue de l'acteur Richard Gere, qui avait rejoint le navire en signe de solidarité. Finalement, les migrants avaient été autorisés à débarquer sur l’île de Lampedusa après intervention judiciaire.

Dans le contexte actuel, ce jugement soulève des interrogations sur la politique migratoire en Italie. Le gouvernement de Giorgia Meloni, qui soutient Salvini, a durci les règles d'accueil des migrants et s'est opposé aux jugements des tribunaux sur sa gestion des demandes d'asile. En effet, des magistrats ont récemment critiqué les tentatives de l'exécutif d'accélérer le traitement des demandes d'asile dans des centres en Albanie.

Salvini, qui a toujours défendu une ligne stricte en matière d’immigration, avait déclaré : « Je suis très fier de ce que j'ai fait. J'ai tenu mes promesses. » Son avocate, Giulia Bongiorno, a zéné quelques critiques concernant l’utilisation des migrants comme outils politiques pour attaques contre des personnalités comme Salvini, tout en notant que le code pénal italien ne sanctionne pas ceux qui s'opposent au débarquement.

Cette décision judiciaire a provoqué des réactions divisées tant en Italie qu’à l’international. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban s'est félicité du verdict, tandis que des figures politiques comme Marine Le Pen ont exprimé leur satisfaction. Cependant, l'ONG Open Arms a annoncé que cette relaxe ne les détournerait pas de leur mission, insistant sur l'importance de leurs efforts de sauvetage en mer malgré les menaces juridiques croissantes.