En 2024, les ventes de voitures neuves en France connaissent une chute alarmante de 3,2 %, selon la Plateforme automobile. L'incertitude politique et les défis liés à la transition écologique compliquent encore plus la situation d'un secteur déjà en pleine mutation.

Une Désillusion des Ventes Électriques

Les immatriculations de voitures neuves en France atteignent un niveau historiquement bas en 2024, avec 1.718.416 véhicules vendus. Cette baisse de 3,2 % par rapport à l'année précédente n'est pas qu'un simple chiffre; elle représente également un effondrement de 22 % comparé à l'année 2019, l'année précédant la pandémie de Covid-19. La dissolution de l’Assemblée nationale en juin par le président Emmanuel Macron a provoqué une instabilité politique, mettant un coup d'arrêt à un marché qui semblait prometteur en début d'année.

Les ventes de véhicules électriques, qui avaient été le moteur de la croissance par le passé, montrent un signe de stagnation inquiétant. Après une flambée de 47 % en 2023, elles ont reculé de 2,2 % en 2024. La part de marché des voitures électriques demeure figée à 16,9 %, loin des ambitions de 22 % fixées pour 2025 par les nouvelles normes européennes concernant les émissions de CO2.

Marc Mortureux, directeur général de la PFA, ne cache pas son inquiétude : « Pour atteindre les objectifs de 2025, il faudra vendre beaucoup plus de véhicules électriques. Le saut à réaliser est immense. »

Dans ce climat incertain, les véhicules hybrides se révèlent être une alternative de choix pour les consommateurs. En décembre, ces modèles hybrides ont représenté 51 % des ventes, une première dans le pays. Pour l'ensemble de l'année, les véhicules hybrides constituent 42,8 % des immatriculations totales.

Les Modèles Prometteurs et une Industrie en Mutation

Certains modèles électriques d’entrée de gamme, comme la nouvelle Renault 5, affichent des performances prometteuses, se rapprochant même de la Tesla Model Y, qui reste le leader du segment. Cependant, les nouvelles mesures gouvernementales de réduction des bonus à l’achat, combinées à une consommation prudente, pourraient entraver la reprise des ventes électriques. Olivier Varlez, président des concessionnaires Peugeot, note une tendance inquiétante : « Les premiers acheteurs se sont déjà équipés, tandis que les autres deviennent plus sceptiques. »

L'impact de cette faiblesse sur le marché automobile commence à se faire sentir sur le plan industriel. Les usines françaises et allemandes fonctionnent à des régimes réduits, et les annonces de plans sociaux se multiplient, touchant des équipementiers comme Bosch et Valeo, ainsi que des grands noms comme Volkswagen.

En 2024, les marques traditionnelles telles que Renault et Peugeot continuent de dominer le marché, avec la Clio 5 et la Peugeot 208 en tête des ventes. Néanmoins, les marques chinoises, confrontées aux obstacles des barrières douanières européennes sur les véhicules électriques, se tournent désormais vers le segment hybride pour regagner des parts de marché en France.

Alors que la tempête se profile à l'horizon, la question demeure : le marché automobile français saura-t-il naviguer à travers cette crise ?