Manifestation des agriculteurs : Jérôme Bayle dénonce des actions "plus politiques que constructives"
2024-11-11
Auteur: Julie
Les agriculteurs, face à une crise persistante, préparent des manifestations pour la mi-novembre, quelques mois seulement après une mobilisation massive du secteur. Jérôme Bayle, leader des agriculteurs en Haute-Garonne, souligne que le traité de libre-échange entre l'UE et le Mercosur est une source majeure de tension, tout en déplorant que ces mouvements soient "plus politiques que constructifs".
La FNSEA et les Jeunes agriculteurs annoncent la reprise des actions à compter du 15 novembre, appelant tous les agriculteurs à les rejoindre. Cependant, Jérôme Bayle doute de la mobilisation effective en raison du contexte électoral imminent à la chambre de l'agriculture, ce qui engendre des rivalités entre syndicats. "Il sera compliqué de fédérer tout le monde pour une mobilisation efficace", affirme-t-il.
Bayle reste néanmoins optimiste quant à une potentielle ampleur des manifestations sur le plan national, tout en considérant que les actions en cours relèvent davantage du discours politique que de solutions concrètes.
Il évoque également sa propre association, "les ultras de l'A64", créée en mars dernier, qui se veut être une plateforme apolitique et asyndicale pour rassembler les agriculteurs. En parallèle, il admet entretenir des discussions quotidiennes avec des femmes et des hommes politiques pour rechercher des solutions viables pour le secteur.
En vue de la rencontre prévue avec la nouvelle ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, ainsi que des députés à Paris, Bayle souligne que des aides temporaires ne suffisent pas à apaiser le mécontentement des agriculteurs. "Une fois les subventions perçues, nous sommes rapidement de retour dans la spirale des dettes", déplore-t-il.
Il évoque la nécessité de pérenniser l'agriculture française, qu'il estime être de haute qualité, mais sous-utilisée. La signature imminente du traité Mercosur pourrait, selon lui, avoir des conséquences désastreuses, provoquant une colère sans précédent parmi les agriculteurs. "C'est une véritable honte", insiste-t-il.
Le traité commercial prévoit une zone de libre-échange entre l'UE et plusieurs pays d'Amérique du Sud, permettant des importations massives de viande bovine en Europe sans droits de douane, créant ainsi une concurrence déloyale face aux standards de production français. "En acceptant le traité Mercosur, nous ferons ingérer aux Français des produits que nous n'avons pas le droit de produire depuis des décennies", conclut Jérôme Bayle en qualifiant ce traité de ligne rouge à ne pas franchir.