L'interdiction de louer des logements classés G : Un coup dur pour les locataires ?
2025-01-13
Auteur: Sophie
À l'instar des véhicules Crit'Air 3 de plus en plus exposés à des restrictions dans les centres-villes, les logements classés G selon le diagnostic de performance énergétique (DPE) sont désormais théoriquement interdits à la location depuis le 1er janvier 2024. Cette initiative découle de la loi Climat et résilience, adoptée en 2021, qui considère ces logements à faible performance énergétique comme indécents.
Cette mesure suscite l'inquiétude parmi les propriétaires, face à des incertitudes quant à son application. Le ministère du Logement a souligné que l'interdiction s'applique aux nouveaux contrats de location ainsi qu'au renouvellement des baux existants. Cela concerne environ 565 000 logements classés G, selon les données officielles.
Mais quelles sont réellement les conséquences pour les propriétaires ? Beaucoup d’entre eux expriment un certain scepticisme concernant les risques de sanctions, sachant qu’un locataire doit porter plainte pour qu’ils soient réellement punis. De nombreux professionnels de l'immobilier estiment que peu de locataires oseront engager des recours juridiques. Ainsi, la plupart des propriétaires préfèrent attendre, espérant une évolution future des normes.
Certains propriétaires, comme Thomson, pensent que la meilleure option serait de vendre leurs biens. Selon lui, cela empêcherait de prendre des risques avec des locataires potentiellement défaillants et éviterait des investissements de rénovation qui pourraient rapidement devenir obsolètes. D’autres, comme Roi4, pensent que l’arrêt des locations pourrait conduire à une pénurie de logements.
Cependant, certains propriétaires défendent farouchement leur patrimoine. Pour eux, la pierre demeure une valeur refuge, même pour les logements classés G. Ils soutiennent que ces logements, bien qu’étiquetés indécents, continueront à offrir des options de logement abordables pour des personnes modestes, comme les étudiants et les travailleurs à faible revenu. ExtraLuc souligne que jusqu'à présent, les logements G offraient une certaine protection aux plus défavorisés, alors que désormais, cette aide est menacée.
D'autres encore, comme EDiSam, croient fermement qu'un bien immobilier doit être entretenu pour en préserver la valeur. Ils s'interrogent sur la lenteur de certains propriétaires à rénover leurs appartements, tout en continuant à percevoir des loyers. Hellcat, quant à lui, met en lumière que la dégradation des logements n'est pas nécessairement due à un mauvais entretien, mais plutôt à l'évolution des normes qui rendent leur mise aux normes de plus en plus complexe.
Depuis 2023, les logements classés G+ sont déjà considérés comme indécents. Par la suite, d'autres catégories seront également concernées : la classe F en 2028 et la classe E en 2034. Ce contexte souligne un véritable tournant dans la régulation du marché locatif en France, et le débat sur l'avenir de ces logements est loin d'être clos.
Quelles seront les conséquences réelles de cette mesure pour les locataires à l'avenir ? Des milliers d'entre eux pourraient se retrouver dans une situation précaire, à la recherche désespérée d'un toit abordable.