Science

L'Idiocratie : L'IA est-elle en train de réduire notre QI à un niveau alarmant ?

2025-01-27

Auteur: Léa

Aujourd'hui, que ce soit dans le monde du travail ou dans l'éducation, l'intelligence artificielle (IA) s'impose de plus en plus dans notre quotidien. Cependant, cette domination croissante soulève des inquiétudes sérieuses quant à ses effets sur nos capacités cognitives. Les questions se multiplient : notre dépendance accrue à l'IA pourrait-elle nous priver de notre acuité intellectuelle ? Plus directement, l'IA pourrait-elle nous rendre moins intelligents et entraîner une chute brutale de notre QI ? Ce questionnement mène à une réflexion encore plus inquiétante sur l'émergence d'une société « idiocratique ». Pour tenter de répondre à ces interrogations, nous avons consulté des experts de premier plan dans le domaine de l'IA.

Les enjeux clés de cette problématique :
Une dépendance à l'IA distincte de celle des moteurs de recherche
Un déclencheur environnemental de la diminution de l'« effet Flynn »
Des transformations profondes des processus cognitifs humains
Une détérioration accélérée des compétences des experts ?
L'idiocratie : une réalité à craindre ?

Depuis le lancement de ChatGPT en 2022, l'usage d'outils d'IA a explosé. Ce chatbot d’OpenAI est devenu le logiciel grand public ayant connu la plus forte croissance jamais enregistrée. En mars 2024, les 40 principales applications d'IA avaient presque atteint trois milliards de visites par mois, dont 82,5 % du trafic était attribué à ChatGPT.

D'autres plateformes contribuent aussi à cette croissance, comme Ernie Bot de Baidu, Copilot de Microsoft, ou Claude d'Anthropic. À cela s'ajoute une multitude de concurrents open source qui poursuivent une course pour offrir des alternatives à ces géants.

Ces technologies s'intègrent progressivement non seulement dans les sphères professionnelles, mais également dans le domaine éducatif. Près de la moitié des utilisateurs sont jeunes (18-24 ans) et détiennent des diplômes universitaires, représentant un niveau d’instruction supérieur à celui des utilisateurs de moteurs de recherche traditionnels. De plus, alors que des plateformes de divertissement comme Netflix voient leur activité exploser le week-end, l'utilisation des chatbots d’IA atteint son pic en semaine, principalement pour le travail ou les études.

Une dépendance cognitive inédite par rapport aux moteurs de recherche

Les chatbots d’IA, au-delà de fournir des informations, agissent de plus en plus comme de véritables « assistants » pouvant converser comme des humains. Contrairement aux moteurs de recherche traditionnels ou aux encyclopédies en ligne qui offrent une large gamme de données, nos interactions avec les outils d’IA sont plus engageantes sur le plan conversationnel. Ce changement pourrait engendrer une forme de dépendance cognitive différente de celle que nous avons connue jusqu'alors.

L’instantanéité des réponses des IA peut créer un sentiment de confiance et une dépendance plus marquée que pour les moteurs de recherche traditionnels. Toby Walsh, un expert éminent en IA, met en garde : « Les humains ont tendance à être paresseux ; nous préférons utiliser l'IA plutôt que de réfléchir par nous-mêmes. Je crains que nous soyons la dernière génération capable de lire une carte. »

Cette réduction de l'efficacité cognitive n'est pas simplement théorique. De nombreux spécialistes alertent sur le risque d'une perte progressive de certaines compétences essentielles, conduisant à une société potentiellement dominée par l’idiocratie. Pourquoi ? Parce que le confort de la technologie pourrait nous pousser vers un abaissement graduel de notre intelligence.

La précaution s’impose

Il est donc temps d’établir un équilibre. À l’ère numérique, promouvoir une éducation qui valorise la pensée critique et la résolution de problèmes face à une AI omniprésente est crucial. Un avenir où la technologie nous assiste sans remplacer notre faculté à penser est non seulement souhaitable, mais nécessaire pour préserver notre intelligence collective.