L'étude controversée sur l'hydroxychloroquine est enfin rétractée : 'Elle n'aurait jamais dû être publiée'
2024-12-19
Auteur: Sophie
Une étude extrêmement controversée promouvant l'hydroxychloroquine, médicament antipaludéen, comme traitement potentiel contre le Covid-19, a été officiellement rétractée. Cette décision a été annoncée le 17 décembre, plus de quatre ans après la publication initiale de l'étude dans l'International Journal of Antimicrobial Agents, une revue scientifique publiée par Elsevier.
L'étude, co-signée par 18 chercheurs dont trois ont demandé à ne plus apparaître, prétendait que l'hydroxychloroquine était particulièrement efficace pour lutter contre le coronavirus lorsqu'elle était associée à l'azithromycine, un antibiotique. Didier Raoult, qui dirigeait l'Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection à Marseille, avait largement fait l'éloge de cette combinaison de traitements, participant activement aux débats sur les réseaux sociaux et lors des émissions télévisées.
Les échos de cette étude avaient même atteint les plus hautes sphères politiques, avec Donald Trump, alors président des États-Unis, s'enthousiasmant sur Twitter que l'hydroxychloroquine représentait une avancée majeure contre la pandémie. En effet, les prescriptions d'hydroxychloroquine avaient explosé, augmentant de 80 fois entre mars 2019 et mars 2020, selon des données des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) américains.
Cependant, malgré cet engouement, d'autres recherches publiées la même année dans la revue à comité de lecture Biomedicine & Pharmacotherapy avaient déjà mis en lumière des effets néfastes associés à ce traitement. Les scientifiques s'étaient alors interrogés sur la validité des résultats de l'étude controversée et avaient exprimé des préoccupations quant à l'absence de preuves fiables quant à l'efficacité de l'hydroxychloroquine contre le Covid-19.
Cette rétractation soulève des questions importantes sur la rigueur de la recherche médicale et sur les impacts que peuvent avoir des publications non fondées sur la santé publique. Dans un contexte où la désinformation peut être dommageable, une vigilance accrue sur les études futures est désormais essentielle. La communauté scientifique, les médecins et même le grand public doivent rappeler l'importance de s'appuyer sur des données probantes et vérifiées pour faire face à des crises sanitaires comme celle de la Covid-19.