L'État met fin aux contrats du groupe scolaire musulman Al-Kindi près de Lyon : Une décision controversée qui secoue la communauté musulmane
2025-01-10
Auteur: Louis
Introduction
La préfète d'Auvergne-Rhône-Alpes, Fabienne Buccio, a annoncé vendredi 10 janvier une résiliation choc des contrats d'association entre l'État et le groupe scolaire Al-Kindi, situé à Décines-Charpieu, près de Lyon. Cette décision a été justifiée par des « manquements pédagogiques » et « administratifs », ainsi que par des « atteintes aux valeurs de la République ». Les avocats d'Al-Kindi dénoncent un acte « politique », avec l'intention claire de contester cette décision devant les tribunaux, ce qui met gravement en péril la survie de l'établissement.
Inspections et Découvertes
Des inspections académiques ont révélé des « manquements graves », notamment la découverte d'ouvrages controversés dans la bibliothèque du groupe, dont un prônant le djihad violent. En outre, des commentaires inappropriés d'un enseignant sur sa chaîne YouTube et un règlement intérieur jugé discriminatoire envers les filles ont également été mis en avant. En dépit de ces accusations, la direction d'Al-Kindi soutient avoir pris des mesures correctives, telles que la suppression des livres problématiques et la suspension de l'enseignant impliqué.
Réactions à la Décision
Les réactions à cette annonce ont été vives. Les avocats d'Al-Kindi, Hakim Chergui et Sefen Guez Guez, ont qualifié cette décision d' « extrêmement décevante et violente » pour la communauté musulmane de France, la décrivant comme une forme de « politique déguisée en faux arguments pédagogiques ». Ils craignent que la fermeture de l'établissement ne mette en péril l'éducation de 620 élèves, ainsi que l'emploi de 36 enseignants.
Contexte Politique
Dans un contexte de tensions croissantes autour de l'enseignement musulman en France, des personnalités politiques comme le député LR Laurent Wauquiez ont appelé à une cessation immédiate de toutes les subventions aux établissements tels que Al-Kindi, affirmant que des dérives islamistes avaient été constatées. Pendant ce temps, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a remercié la préfète pour sa diligence dans cette affaire.
Assistance Financière et Débats sur la Laïcité
En marge de cette controverse, la locale Auvergne-Rhône-Alpes envisage d'arrêter immédiatement toute aide financière au lycée. Des voix s'élèvent également au sein de La France Insoumise (LFI), où Abdelkader Lahmar a exprimé des préoccupations concernant des violations de la laïcité souvent observées dans des établissements privés catholiques, soulignant une hypocrisie dans le traitement des écoles en fonction de leur affiliation religieuse.
Conclusion
Il convient de souligner que le groupe scolaire Al-Kindi, qui a ouvert ses portes en 2007, a été le dernier lycée musulman sous contrat, à part une classe de seconde dans une école à Marseille, depuis la résiliation de l'agrément du lycée Averroès à Lille, qui a été un exemple de l'enseignement musulman en France. La situation actuelle soulève de nombreuses questions sur l'avenir de l'éducation musulmane dans le pays, alors que les tensions entre valeurs républicaines et pratiques religieuses continuent d'alimenter le débat public.