L'essor fulgurant des néocafés en France
2024-11-03
Auteur: Léa
« Nous ne cherchons pas à copier Starbucks, nous appartenons à la troisième vague de cafés », déclare Carlos Eisler, le directeur opérationnel de % Arabica, une enseigne japonaise de coffee shops. Cette affirmation ne surprend guère, surtout dans un contexte où le géant américain, leader mondial du secteur, peine à retrouver sa croissance. Depuis le 1er octobre, un nouveau % Arabica a ouvert ses portes à Paris, à proximité du Cirque d'hiver, affichant une ambition renouvelée après sa première ouverture dans la capitale en 2019. La marque, fondée en 2014 à Kyoto par Kenneth Shoji, compte déjà 203 établissements dans le monde et prévoit d'atteindre trois nouvelles ouvertures à Paris d'ici l'été prochain. « Les amateurs de café, qu'ils soient français ou étrangers, sont ici », soutient le manager.
À l'instar des meilleurs coffee shops, % Arabica coche toutes les cases : cafés de qualité, préparation par des baristas professionnels, torréfaction artisanale, et privilégie une filière de commerce équitable. Le menu propose une sélection soignée de boissons à base de café et de matcha, à environ 6 euros la tasse, ainsi qu'une variété de sandwichs et de pâtisseries. Le design de l'établissement combine une devanture café-au-lait et un intérieur en bois clair, avec des luminaires évoquant des cafetières hourglass. « Kenneth est un perfectionniste, c'est lui qui donne le feu vert pour chaque ouverture », souligne Carlos Eisler.
Une vague de nouveautés pour le café
% Arabica n'est qu'une parmi une nuée d'enseignes indépendantes qui déferlent sur Paris et sur d'autres villes de France. Cette tendance semble même éclipser les traditionnels cafés de quartier, fiers de leurs banquettes en zinc et de leurs cafés en grain. C'est un paradoxe à une époque où les bistrots français traditionnels viennent de voir leur « pratiques sociales et culturelles » inscrites au patrimoine immatériel de l'Unesco. Les néocafés marquent-ils la fin d'une époque pour les vieux lieux de rencontre de la bourgeoisie et des ouvriers ? Une chose est sûre, leur popularité est en plein essor.
À Paris, des établissements comme Kapé, The Coffee, Copains, Coutume, Seamer, Phin mi, Jugetsudo ou Nuage Café attirent de nombreux visiteurs. À Lyon, le café Vélcro, ouvert il y a dix-huit mois dans un ancien club de striptease, a su se diversifier en mêlant café-restaurant et atelier de réparation de vélos, devenant une nouvelle référence. La ville est également le siège de petits torréfacteurs montants comme Café Mokxa, Loutsa ou Bongoo, ainsi que de cafés prisés tels que Tonka, le Perko Café ou le Slake Coffee House, tous recommandés sur des plateformes comme Tripadvisor. Pendant l'événement Art Basel Paris, qui se tiendra du 18 au 20 octobre, un Cha Chaan Teng, un café typique de Hongkong, a capté l'attention, fusionnant influences orientales et occidentales sous la magnifique voûte du Grand Palais.
L'essor des néocafés ne laisse pas indifférent et semble redéfinir le paysage caféique français tout en mettant en lumière les talents de baristas et l'importance d'une consommation éthique. Qui aurait cru que le café pouvait devenir un véritable phénomène culturel ?