Nation

Agriculteurs : le feu couve à nouveau dans les campagnes

2024-11-10

Auteur: Michel

Les semis se déroulent plutôt bien, même si certaines terres restent lourdes. Benoît Piétrement, président du conseil spécialisé dans les grandes cultures de FranceAgriMer et céréalier dans la Marne, se réjouit : « Cela fait deux semaines qu'il ne pleut plus. L'absence de pluie est comme un rayon de soleil. » Après une année de précipitations quasi continues sur une grande partie du territoire national, à l'exception de la zone sud frappée par la sécheresse, le soulagement est palpable. Cette météo a, en 2024, réduit la production de blé tendre d’un quart, entraînant également une baisse similaire des vendanges. Ce contexte a mis les nerfs des agriculteurs à rude épreuve et a considérablement stressé leurs finances. Les éleveurs ovins et bovins sont également touchés par des crises sanitaires, ce qui pourrait être le terreau fertile pour une nouvelle mobilisation agricole.

La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), associée aux Jeunes Agriculteurs (JA), a déjà tiré la sonnette d’alarme. Le 22 octobre dernier, ils ont appelé à une mobilisation nationale à partir de mi-novembre, moins d'un an après les manifestations de colère qui ont secoué le secteur agricole. Cette trêve hivernale des céréalier(s) marque une période de répit avant la reprise des actions, mais aussi un moment crucial en vue d'une échéance électorale majeure. Les agriculteurs sont appelés à voter le 31 janvier 2025 pour élire leurs représentants aux chambres d'agriculture.

Chaque six ans, ce rendez-vous électoral permet aux syndicats agricoles de mesurer leur représentativité, essentielle pour garantir leurs sources de financement. Actuellement, la FNSEA et les JA s'unissent, mais la montée en puissance de la Coordination rurale, qui est devenue la deuxième force syndicale lors de la dernière consultation, crée des tensions.

Des actions de protestation ont d’ores et déjà eu lieu. Par exemple, le 4 novembre, des viticulteurs ont manifesté devant des magasins Lidl dans le Vaucluse et le Gard pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une vente à perte de vins d’appellation côtes-du-rhône. Dans les Vosges, des éleveurs se sont également mobilisés contre Lactalis qui a réduit sa collecte de lait, portant des slogans tels que « Lactalis m’a tué ». Ces événements montrent une fois de plus que le mécontentement grandit dans les campagnes françaises, laissant présager des jours encore plus tumultueux pour le secteur.