Les services français redoutent un retour de l'État islamique en Syrie
2024-12-16
Auteur: Léa
Les services de renseignement français sont en état d'alerte face à la situation instable en Syrie. Bien que le régime tyrannique de Bachar Al-Assad ait subi des revers, la crainte d'un retour en force de l'État islamique plane toujours. Des notes de synthèse, obtenues par Le Monde, révèlent que le Quai d’Orsay et autres instances gouvernementales sont informés de cette inquiétude croissante. Malgré les assurances de la Direction générale de la sécurité extérieure et de la Direction générale de la sécurité intérieure affirmant qu'aucun risque immédiat de « projection » de commandos islamistes en Europe n'est à prévoir, la réalité sur le terrain semble plus préoccupante.
Les services de renseignement soulignent qu'avec le bouleversement régional en cours, l'État islamique pourrait se réorganiser et renforcer ses capacités. Les rivalités entre différents groupes djihadistes, comme le groupe Hayat Tahrir Al-Cham dirigé par Ahmed Al-Charaa, plus connu sous le nom d'Abou Mohammed Al-Joulani, compliquent davantage la situation. Le 5 décembre, l'État islamique a exprimé publiquement son mépris pour Al-Charaa et son groupe, en dénonçant leur victoire comme une « révolution impie incappable d'instaurer la charia ». Cela démontre non seulement la fracture au sein du paysage jihadiste, mais également la possibilité d'exacerbations de conflits internes, qui, à leur tour, pourraient créer un terreau fertile pour le terrorisme.
Les implications de cette instabilité sont sérieuses, car elles offrent à l'État islamique un terrain propice pour renforcer son emprise et regagner en influence. En plus de cela, les services de renseignement s'inquiètent de la radicalisation de jeunes en Europe, alimentée par la propagation de l'idéologie djihadiste via les réseaux sociaux et des contenus en ligne. Le climat actuel en Syrie pourrait en effet contribuer à renforcer le recrutement au sein de groupes extrémistes, déjà bien actifs dans la région.