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Coupe de France : Clubs ultramarins en lutte pour l'équité, entre déplacements obligatoires et soutien insuffisant

2024-12-20

Auteur: Julie

Introduction

La Coupe de France, prestigieuse compétition du football français, met en lumière tous les territoires de l'Hexagone, y compris les îles ultramarines. Cette année, deux clubs ultramarins, le Racing Club Saint-Joseph de Martinique et le Football Club de Saint-Denis de La Réunion, se battent à l'occasion des 32es de finale. Le RC Saint-Joseph se rend en Corse pour affronter le Sporting Club de Bastia le 20 décembre, tandis que le FC Saint-Denis affrontera Dives-Cabourg en Normandie le 21 décembre.

Inégalité de traitement

Cependant, contrairement aux équipes jouant à domicile qui bénéficient d'un avantage, les clubs ultramarins sont contraints de jouer en métropole, ce qui provoque frustration et sentiment d'injustice. Pour Younoussa Abdihali, vice-président du FC Saint-Denis, "il est essentiel que les clubs d’outre-mer aient la possibilité de jouer à domicile, cela garantirait une véritable équité dans la compétition".

Défis logistiques

Au-delà du simple aspect de jouer devant leur public, ces clubs font face à des défis logistiques considérables : longs voyages, décalage horaire, et climat. Charles-Eric Privat, vice-président du RC Saint-Joseph, souligne que "le voyage de la Martinique à Bastia implique deux trajets en avion et un décalage horaire de cinq heures. Les conditions d’accueil et de jeu sont nettement désavantageuses par rapport aux clubs de l’Hexagone".

Soutien financier et matériel

Bien que la Fédération Française de Football (FFF) prenne en charge une partie des frais pour ces équipes, les coûts restent élevés, notamment en ce qui concerne le matériel adapté aux conditions en métropole. Pour compenser, le RC Saint-Joseph a lancé une cagnotte en ligne pour aider à couvrir les dépenses supplémentaires, telles que des vêtements appropriés pour affronter le froid métropolitain.

Infrastructures adéquates mais règlement restrictif

Les infrastructures des clubs ultramarins sont pourtant adaptées pour organiser des matches de Coupe de France. À La Réunion, le Stade de l'Est, récemment rénové, peut accueillir jusqu'à 10 000 personnes, et à Fort-de-France, le Stade Pierre-Aliker dispose également d’installations adéquates. Toutefois, la FFF justifie ce règlement en expliquant que tous les territoires ne possèdent pas des stades homologués.

Soutien des supporters

En ce qui concerne le soutien des supporters, bien que quelques familles ou amis fassent le déplacement pour encourager les clubs, cela reste peu représentatif. Abdihali insiste sur le fait que "le soutien local est essentiel pour créer une atmosphère vibrante lors des matches". La possibilité d'organiser des matches en Île-de-France a été proposée, mais les dirigeants des clubs restent sceptiques quant au véritable intérêt des supporters.

Conclusion et espoirs d'équité

La question de l’équité demeure donc au cœur du débat. Les dirigeants des clubs ultramarins espèrent que des discussions sérieuses auront lieu pour permettre une adaptation du règlement, en accordant aux équipes d’outre-mer la possibilité d'accueillir des matches, ce qui renforcerait la visibilité et l'enthousiasme autour du football ultramarin. En attendant, le chemin est encore semé d'embûches.