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Les secrets inavoués des plateformes de location de voitures

2024-11-16

Auteur: Julie

Imaginez pouvoir louer une voiture comme vous loueriez une chambre sur Airbnb. Depuis environ quinze ans, cela est devenu possible avec l'émergence des plateformes de location de voitures en ligne. Des particuliers, tout comme des professionnels, mettent leurs véhicules en location, rendant ce service particulièrement attractif. Les utilisateurs bénéficient de tarifs avantageux, souvent deux fois inférieurs à ceux des agences de location traditionnelles, et d'une flexibilité sans précédent. Un simple téléchargement d'une application ouvre la voie à un monde de possibilités.

Un marché dominé par les géants

Actuellement, Turo et Getaround se partagent le marché mondial de la location de voitures. Avec plus de 3 millions d'utilisateurs dans le monde, Turo est en tête, tandis que Getaround domine le marché européen avec 500 000 utilisateurs en France.

Il y a quelques années, la France comptait une dizaine de plateformes de location. Aujourd'hui, la plupart ont été absorbées par ces deux géants, un phénomène courant dans le secteur des start-ups, souvent désigné par l'expression "Winner Takes All", signifiant que le vainqueur prend tout.

Une ambition verte déchue

Les fondateurs de certaines de ces plateformes, comme David Laval de CitizenCar, trouvaient leur inspiration dans des préoccupations environnementales, espérant réduire le nombre de voitures en circulation. Cependant, la réalité s'avère bien différente. Au lieu de diminuer le besoin d'achat de véhicules, ces plateformes ont favorisé l'accumulation de flottes de voitures par des propriétaires cherchant à rentabiliser leurs investissements.

Les créateurs de Turo et Getaround ne sont pas les champions de la durabilité. Turo a été fondée par Shelby Clark, dont l'anecdote sur la création de l'entreprise, à la recherche d'une voiture de location pendant Thanksgiving, témoigne davantage de la commodité que de l'éthique écologique.

Des témoignages alarmants

Les utilisateurs des plateformes ne manquent pas de faire part de leurs déceptions. De nombreux témoignages circulent sur des voitures en piteux état, parfois dangereuses à conduire. Sur des forums comme Trustpilot, des utilisateurs expriment leur mécontentement face à des véhicules parfois qualifiés d'"épaves". Pour beaucoup, la réalité de l'expérience de location contraste radicalement avec l'image idéale présentée par les plateformes.

Des incidents graves ont eu lieu. Par exemple, Alexandre a relaté avoir perdu le contrôle de sa voiture louée sur une route dégagée, prônant que le véhicule était défectueux. D’autres utilisateurs, comme Ida et Nathalie, ont également fait face à des véhicules en état de délabrement. Ces récits provoquent des interrogations quant aux contrôles de sécurité censés être effectués par les plateformes.

Problèmes de responsabilité et promesses non tenues

Derrière cette apparente facilité se cachent des litiges fréquents entre locataires et propriétaires, souvent dus à des abus. Les deux plateformes procéderaient différemment : alors que Turo renvoie les locataires vers les propriétaires pour régler les différends, Getaround offre un service d'expertise pour évaluer les dommages.

Des utilisateurs se plaignent également d'harcèlements par la plateforme suite à des contestations sur des réparations appliquées. Des témoignages de pression excessive pour éviter que des frais soient contestés se multiplient, soulevant des débats autour de la légitimité des pratiques commerciales des deux plateformes.

Des inquiétudes technologiques

Les systèmes de sécurité en place, comme les boîtiers connectés, sont censés prévenir le vol des véhicules. Cependant, plusieurs propriétaires se sont retrouvés à faire face à des vols massifs, douteux quant à la sécurité de ces dispositifs. Des vidéos circulent en ligne montrant comment ces systèmes peuvent être contournés, rendant les véhicules vulnérables aux vols.

Vers un avenir incertain

En conséquence, de nombreux propriétaires envisagent des recours juridiques pour les abus subis, tandis qu’aux États-Unis, des actions collectives ont été intentées contre Getaround, avec des indemnisations pour les propriétaires lésés. La situation soulève des questions sur la transparence, la sécurité et la véritable rentabilité de ces plateformes de location, promettant de nouveaux rebondissements dans le secteur.