Le futur spectacle captivant de La Machine, "Les Portes des Ténèbres", suscite un vent de controverse au sein de l'Église catholique locale. Monseigneur Guy de Kérimel, l'archevêque de Toulouse, a même décidé d'organiser une messe spéciale le 16 octobre prochain à l'église du Sacré-Cœur pour "consacrer Toulouse et son diocèse". Ce geste spirituel, selon ses mots, vise à protéger la ville des "menaces ténébreuses et de la désespérance".

Ce spectacle, qui se déroulera dans les rues de la Ville rose les 25, 26 et 27 octobre, mettra en scène des créatures mythiques telles que le Minotaure et Lilith, la Gardienne des Ténèbres. Des personnages légendaires qui, selon certains, peuvent être perçus comme provocateurs. "J'ai rencontré trois représentants de l'Église qui trouvaient l'affiche trop tentaculaire et sombre", déclare François Delarozière, le directeur artistique de La Machine, qui a éprouvé le besoin de "rassurer" les autorités religieuses.

"Notre objectif n'est pas d'attaquer les croyances, mais plutôt de créer un espace théâtral", insiste Delarozière, ajoutant qu'il a été initialement surpris par la réaction des représentants de l'Église. Il continue : "Le dialogue a été respectueux. Ils ont exprimé leurs préoccupations sur des thèmes comme l’enfer et le monde des ténèbres, mais c'est simplement une fable pour petits et grands".

Il est intéressant de noter que le Minotaure, qui est le protecteur de Toulouse, trouve ici son opposé dans la représentation de Lilith, une figure ambiguë tirée de la mythologie. Cela crée un contraste dramatique qui pourrait enrichir la compréhension de la mythologie au sein de la culture contemporaine. "C’est avant tout une rencontre artistique", conclut Delarozière avec humour. En attendant, l'archevêché n'a pas souhaité réagir davantage, mais l'intérêt autour de cet événement ne cessera de croître à l'approche des premières représentations.