Les récentes annonces du gouvernement chinois concernant des "mesures antidumping temporaires" ont été perçues comme une réaction suite à la position forte de la France dans le cadre de l'imposition de surtaxes douanières sur les voitures électriques importées de Chine. Lundi dernier, le ministère chinois du Commerce a précisé que ces nouvelles mesures prendraient la forme de cautions ou de lettres de garantie.

Selon le Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC), les droits jusqu'à présent perçus sous forme de caution resteront dus par les importateurs, mais ceux-ci pourront désormais bénéficier d'une garantie bancaire, ce qui pourrait simplifier leur gestion. Le BNIC voit ce changement comme un "signal positif" pour l'avenir de l'industrie du cognac, un secteur hautement dépendant des exportations, avec 98 % de ses ventes à l'international.

Raphaël Delpech, directeur du BNIC, a commenté cette évolution en la qualifiant de "geste d'ouverture". Il affirme que cela démontre que le gouvernement français a su articuler ses préoccupations de manière claire, et que ces arguments ont résonné auprès des autorités chinoises. Ce signal est d'autant plus crucial que la Chine représente le deuxième marché du cognac, avec 25 % des ventes exportées.

Par ailleurs, les discussions entre Paris et Pékin demeurent "clairement ouvertes", comme l’a indiqué Sophie Primas, la ministre française déléguée au Commerce extérieur, qui n'exclut pas une réponse mesurée de la France si la situation ne s'améliore pas. En effet, l'imposition de ces surtaxes constitue un coup dur pour les producteurs de cognac, d'autant plus que l'accès à d'autres marchés comme celui des États-Unis, où ils représentent 38 % des ventes, pourrait aussi se compliquer à l'avenir. Les tensions commerciales croissantes, notamment avec les menaces de Donald Trump de renforcer les droits de douane sur divers produits, suscitent des inquiétudes au sein de l'industrie.

Il est également important de noter que, dans le contexte actuel, la Chine mène d'autres enquêtes antidumping concernant les produits agricoles, comme le porc et les produits laitiers importés de l'UE, soulignant ainsi des tensions commerciales qui pourraient avoir des répercussions sur de nombreux secteurs.

En somme, bien que les mesures antidumping temporaires soient perçues comme un avancement, l'avenir de l'industrie du cognac, tout comme celui d'autres secteurs, pourrait dépendre de l'évolution des relations commerciales entre la Chine et l'Europe.