Les États-Unis interdisent les véhicules connectés avec des pièces chinoises ou russes : Quels impacts pour l'industrie ?
2025-01-14
Auteur: Louis
Un coup de théâtre secoue le marché des véhicules connectés. Mardi, le gouvernement américain a déclaré qu'il interdirait la vente aux États-Unis de véhicules intégrant de la technologie chinoise ou russe, que ce soit au niveau des composants ou des logiciels, en raison de préoccupations pour la sécurité nationale. Cette décision fait suite à une enquête publique initiée par le département du Commerce à la fin septembre, qui vise à "sécuriser la chaîne d'approvisionnement des véhicules connectés contre les menaces extérieures".
L'interdiction sera mise en œuvre progressivement, commençant en 2027 pour les logiciels et dès 2020 pour les équipements. Bien qu'aucun véhicule connecté chinois ne soit actuellement commercialisé aux États-Unis, l'entreprise BYD vend des autobus en Californie, exemptés de cette interdiction. Certains constructeurs occidentaux, tels que Volvo – qui fait partie du groupe suédois mais est contrôlé par la société chinoise Geely – ainsi que Polestar, Buick (groupe GM) et Lincoln (filiale de Ford), offrent des voitures fabriquées en Chine sur le sol américain. De plus, Tesla produit des véhicules électriques en Chine pour l'exportation.
Gina Raimondo, la secrétaire au Commerce sortante, a déclaré : "Les voitures ne sont plus simplement de l'acier sur roues, ce sont des ordinateurs. Elles possèdent des caméras, des microphones, des dispositifs GPS et d'autres technologies connectées à Internet." Elle a précisé que cette décision vise à protéger la vie privée des Américains et la sécurité nationale, en écartant les adversaires qui pourraient potentiellement manipuler ces technologies pour accéder à des informations sensibles.
Les nouvelles règles obligeront les constructeurs à se détourner de tout équipement ou logiciel provenant de fournisseurs ayant un "lien suffisant avec la Chine ou la Russie". Cette restriction ne s'applique qu'aux véhicules particuliers, car la chaîne d'approvisionnement pour les bus et camions est jugée plus complexe. Le communiqué mentionne également que des "règles spécifiques" seront annoncées ultérieurement pour ces types de véhicules.
Avec l'intégration croissante de l'électronique dans les voitures modernes, la majorité des véhicules sont aujourd'hui connectés à Internet via un système de navigation. L'essor des logiciels d'assistance à la conduite et des véhicules autonomes accentue encore le risque d'interférences extérieures non désirées. En septembre dernier, Washington avait déjà averti qu'une taxe de 100% serait appliquée sur les voitures électriques importées de Chine à partir du 27 septembre, augmentant les tensions commerciales entre les deux pays.
Cette interdiction soulève de nombreuses questions sur l'avenir des relations commerciales et technologiques entre les États-Unis et les superpuissances asiatiques. Les consommateurs pourraient bientôt faire face à des choix limités, tandis que l'industrie automobile mondiale doit réévaluer ses chaînes d'approvisionnement et ses partenariats.