Affaires

Les États-Unis envisagent d'interdire les véhicules connectés avec des technologies chinoises ou russes : une décision historique ?

2024-09-23

Auteur: Sophie

Introduction

Le gouvernement américain projette d'interdire la vente de véhicules connectés intégrant des technologies chinoises ou russes sur le sol américain, invoquant de sérieux risques pour la sécurité nationale. Cette initiative, révélée le 23 septembre par le ministère du Commerce, cible les logiciels et dispositifs permettant aux véhicules de communiquer avec l'extérieur, notamment pour l'assistance à la conduite et la conduite autonome.

Contexte politique

Cette mesure s'inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre Washington et Pékin, reflétant une position plus agressive de l'administration Biden à l'égard de la Chine. Le 15 septembre, les États-Unis avaient déjà annoncé l'instauration d'une taxe de 100 % sur les voitures électriques importées de Chine, préfigurant une nouvelle ère de protectionnisme.

Réactions de la Chine

Réagissant à cette interdiction, Pékin a qualifié la décision de « discriminatoire ». Lin Jian, porte-parole de la diplomatie chinoise, a déclaré que la Chine s'oppose à la généralisation par les États-Unis du concept de sécurité nationale qui mène à des actions discriminatoires contre les entreprises et produits chinois.

Sécurité des véhicules connectés

Il est essentiel de noter que l'électronique moderne est omniprésente dans les voitures d'aujourd'hui, où la plupart des modèles sont connectés à Internet via des systèmes de navigation. L'essor des logiciels d'assistance et de conduite autonome accentue l'importance des interventions extérieures dans le contrôle des véhicules.

Justifications de la mesure

Le bureau de la sécurité et de l'industrie du ministère a justifié cette mesure par la crainte que des adversaires puissent accéder aux systèmes de ces véhicules, collectant des données sensibles et manipulant ainsi des voitures en circulation. Ce scénario alarmant met en lumière les implications potentiellement catastrophiques d'une cyberattaque sur le secteur automobile.

Impact sur le marché automobile américain

Le gouvernement américain n'a pas encore précisé quels modèles ou manufacturers pourraient être touchés par cette législation. Le texte sera soumis à consultation pendant trente jours avant d'être finalisé. Le ton de cette mesure dénote une volonté claire d'agir en prévention face à un environnement technologique de plus en plus risqué.

Répercussions pour les fabricants

Actuellement, aucun véhicule de marque chinoise n'est vendu directement aux États-Unis, mais plusieurs fabricants occidentaux comme Volvo, contrôlé par Geely, ou même certains modèles de Buick et Lincoln, assemblés aux États-Unis avec des pièces chinoises, sont concernés par ces nouvelles restrictions. Une telle interdiction pourrait provoquer des répercussions importantes sur le marché automobile américain, plongeant les acteurs du secteur dans l'incertitude.

Évaluation des risques technologiques

Les autorités américaines ont également précisé qu'une étude antérieure avait démontré que l'influence des logiciels chinois et russes dans les véhicules était relativement minime. Cependant, concernant le matériel physique, la complexité d'un retrait total nécessiterait des changements de fournisseurs, ce qui incite le gouvernement à envisager une application de l'interdiction pour les équipements d'ici 2029, tout en instaurant des mesures pour les logiciels dès 2027.

Conclusion

La ministre du Commerce, Gina Raimondo, a mis en lumière que les automobiles modernes sont équipées de caméras, de microphones, de GPS et d'autres technologies connectées, laissant peu de place au doute quant au risque d'exploitation de ces capacités par des adversaires étrangers. Dans un monde où la technologie évolue rapidement, ces mesures seraient un pas significatif vers la protection des données et de la sécurité nationale. Mais la question persiste : cette interdiction sera-t-elle efficace face à l'ingéniosité croissante des technologies chinoises et russes ? Les mois à venir seront décisifs.