
Les bases françaises en Antarctique, un avenir incertain ?
2025-04-08
Auteur: Emma
« L’IPEV est en danger », a averti Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur des pôles et des enjeux maritimes, lors d’un colloque à l’Assemblée nationale le 2 avril. Cet événement, organisé par les députés Clémence Guetté et Jimmy Pahun, a mis en lumière les défis qui menacent les installations scientifiques françaises en Antarctique. L’Institut polaire Paul-Émile-Victor (IPEV), créé en 1992 et composé d’une cinquantaine de personnes, est chargé de la logistique des stations scientifiques en Arctique et en Antarctique.
Actuellement, l’IPEV fait face à des restrictions budgétaires sévères. En effet, pour remettre en état la station Dumont-d'Urville, cruciale pour les missions scientifiques, il faudrait investir plus de 100 millions d'euros. Cette station, située sur les côtes de la Terre-Adélie, est vitale car elle sert de base logistique pour la station franco-italienne Concordia, éloignée de plus de mille kilomètres dans l’intérieur du continent blanc.
Malgré les promesses d’Emmanuel Macron en fin d'année 2023 pour augmenter les financements, les aides tant attendues n’ont toujours pas été accordées. La situation devient de plus en plus préoccupante alors que l’Antarctique est un territoire sensible aux effets du changement climatique. Les chercheurs s’inquiètent de perdre des opportunités irremplaçables pour étudier les impacts environnementaux et les systèmes climatiques de notre planète.
Les conséquences de cette crise pourraient toucher non seulement la recherche scientifique mais également la position de la France sur la scène internationale en matière de sciences maritimes et polaires. Alors que la pression géopolitique et environnementale augmente, il est urgent que la France réaffirme son engagement envers ses bases en Antarctique, pour garantir un avenir à la recherche dans cette région cruciale.