Les bactéries synthétiques en miroir : une menace mortelle à l'horizon ?
2024-12-29
Auteur: Louis
Imaginez un monde où des bactéries seraient capables de résister aux plus puissants prédateurs et systèmes immunitaires grâce à une inversion des bases moléculaires qui les composent. Ce scénario inquiétant a suscité des réactions alarmées de la part de 38 chercheurs dans une tribune publiée dans la revue Science. Ils appellent à une interdiction immédiate des recherches sur ces organismes dits « en miroir », qui pourraient avoir des propriétés opposées à celles des êtres vivants naturels.
Des conséquences catastrophiques
Ruslan Medzhitov, immunologiste à l'Université de Yale, insiste sur le danger colossal que représentent ces bactéries : « Une contamination par ces organismes pourrait entraîner une catastrophe sans précédent. Un simple contact avec un environnement pollué pourrait s'avérer fatal ». Jack Szostak, chimiste et lauréat du prix Nobel, partage cet avis et avertit : « Les dommages potentiels dépasseraient tout ce que nous avons connu à ce jour ». Selon eux, la création de bactéries formées de biomolécules inversées pourrait les rendre invisibles au système immunitaire, rendant ainsi les infections causées par ces micro-organismes extrêmement difficiles à contrer.
Ces bactéries intrigantes, en raison de leur constitution chimique étrange, pourraient même être utilisées dans des médicaments pour prolonger la survie des patients. Cependant, une telle manipulation présente un risque considérable, d'autant plus que ces bactéries pourraient échapper à tout contrôle.
Face à ces dangers, les auteurs de l'article réclament un arrêt immédiat des travaux en cours, arguant qu'il vaut mieux prévenir que guérir. Cependant, cette initiative n'est pas unanime. Gigi Gronvall, immunologiste à Johns Hopkins, estime que ces préoccupations relèvent plus de la théorie que de la réalité : « Interdire la recherche, c'est comme interdire le feu par peur des incendies », déclare-t-elle avec un optimisme prudent.
Andrew Ellington, biologiste synthétique au Texas, partage cet avis et considère que ces bactéries auraient dû faire face à une compétition redoutable dans la nature, minimisant ainsi leur capacité à devenir une menace effective. Pour lui, freiner l'innovation scientifique à cause de quelques scénarios hypothétiques serait une erreur.
Pourtant, d'autres voix comme celle de Katarzyna Adamala, qui a initialement soutenu ces recherches, changent de position en prenant conscience des dangers potentiels. « Je pensais que créer ces bactéries aiderait à mieux comprendre l'origine de la vie, mais aujourd'hui, je crains que cela ne soit pas une bonne idée », explique-t-elle.
Conclusion
Dès lors, devons-nous craindre ces « microbes mutants » ? Bien que leur création soit encore à l'horizon, cette discussion sur les limites de la science est cruciale et témoigne d'un dilemme éthique profond. La science doit-elle s'autoriser à explorer des territoires potentiellement dangereux ? Le débat ne fait que commencer et pourrait durer des années.
En somme, les bactéries synthétiques en miroir sont plus qu'un simple sujet de recherche : elles représentent un nouveau défi éthique qui pourrait redéfinir notre compréhension de la biologie et de la sécurité sanitaire.