C'est un événement marquant dans le paysage énergétique français : après un chantier interminable, le réacteur nucléaire de Flamanville a enfin été mis en marche. En effet, après dix-sept années de travaux, dont douze années de retard et un budget faramineux de 19 milliards d'euros, l'EPR (Réacteur Pressurisé Européen) a été raccordé au réseau électrique national. Ce samedi 21 décembre, à 11 h 48, un moment solennel a eu lieu avec ce couplage qui permet à la centrale de commencer à produire de l'électricité.

Avec une production initiale de 100 mégawatts électriques, EDF a décrit cet événement comme « historique pour la filière nucléaire ». En effet, cela fait 25 ans qu'aucun nouveau réacteur n’avait été raccordé au réseau français, et l'EPR de Flamanville devient ainsi le 57ème réacteur du parc national. Pourtant, il est important de noter que cet événement n'est que la première étape d'un long processus. À l'heure actuelle, l'EPR n'est couplé qu'à 20 % de sa puissance totale.

Au cours des prochains mois, des phases d'essai complexes et de raccordement au réseau électrique se poursuivront. EDF prévoit 10 à 15 arrêts pour peaufiner le fonctionnement de ce nouveau réacteur, qui est pourtant destiné à devenir le plus puissant de France avec une capacité de 1600 MW. Les techniciens testeront divers scénarios de fonctionnement, y compris l'arrêt d'une turbine.

Bien que la construction de l'EPR ait engendré des surcoûts importants, il est rassurant de souligner que son coût de production demeurera inférieur à celui des centrales thermiques à flamme, ce qui pourrait se traduire par un tarif de l'ordre de 2 centimes par kWh sur sa durée de vie. Ce réacteur est promis à une production largement supérieure à 500 PWh, ce qui fait de lui un investissement de long terme crucial pour la transition énergétique.

L'impact de cette mise en service sur l'avenir de l'énergie en France est considérable. Avec l'augmentation de la capacité de production d'énergie nucléaire, la France pourra non seulement réduire sa dépendance aux énergies fossiles mais également améliorer sa position sur le marché européen de l'électricité, où le prix du MWh est fortement influencé par le coût de construction des installations.

Dans un contexte où le prix de l'énergie fluctue et où chaque pays cherche à diminuer son empreinte carbone, l'arrivée en puissance de l'EPR de Flamanville pourrait bien marquer le début d'une nouvelle ère pour l'énergie nucléaire en France. Les prochaines étapes seront donc scrutées de près, tant par les acteurs du secteur que par le grand public.