
L'Enseignement Catholique Face aux Témoinages de Violences Sexuelles : Une Réaction Cruciale
2025-03-17
Auteur: Chloé
"Soit on se lève pour la vérité, soit on contribue au silence complice." Pascal Gélie, ancien élève de l'école Notre-Dame de Bétharram, a décidé de porter plainte pour des violences subies entre 1989 et 1990. Son témoignage, ainsi que ceux de nombreux autres anciens élèves d'établissements catholiques, a remis en lumière des abus physiques et sexuels qui se sont étendus sur plusieurs décennies au sein de l'enseignement catholique français.
Depuis le début de l'année, une vague de révélations a fait surface, notamment concernant des écoles telles que Saint-François-Xavier à Ustaritz et Notre-Dame du Sacré-Cœur à Dax. Ces témoignages témoignent de pratiques inqualifiables qui soulèvent des questions sur la responsabilité de l’institution et l’urgence de réformes.
"L'horreur de ces crimes est inacceptable," s'est exclamé Philippe Delorme, secrétaire général de l’enseignement catholique. Il a admis que si des méthodes d'enseignement pouvaient être sévères dans le passé, les cas de violences sexuelles ont souvent été étouffés. L’évêque de Bayonne, Marc Aillet, a affirmé qu'ils n'étaient souvent au courant des abus que par le biais des médias, un constat alarmant sur le manque de vigilance et de protection des élèves.
La Commission indépendante sur la pédocriminalité dans l'Église catholique a révélé en 2021 qu'environ 330 000 personnes avaient été victimes d’abus sexuels entre 1950 et 2020, avec près d'un tiers de ces abus ayant lieu dans des établissements scolaires. Les victimes étaient principalement des garçons âgés de 10 à 13 ans. Le rapport souligne que jusqu’aux années 1990, les abus étaient rarement dénoncés aux autorités judiciaires, entraînant une culture de l'omerta.
L’historienne Agnès Demazières souligne que la culture du silence, toujours présente dans certains groupes religieux, contribue au risque d'abus. Ce climat d'impunité doit être chargé comme un signal d'alarme pour la modernisation de l’enseignement catholique.
Depuis 2010, des mesures ont été prises pour renforcer l'encadrement et protéger les élèves. En 2016, la création de cellules d’écoute a été demandée. De nouveaux programmes ont été mis en place pour former le personnel à détecter et signaler les abus. En 2021, une réforme a permis aux établissements de contrôler les antécédents judiciaires des candidats.
Cependant, de nombreux acteurs de l’enseignement catholique estiment que des efforts supplémentaires sont nécessaires. "Les récentes révélations, bien que tardives, ne doivent pas nous faire croire que la situation est complètement changée aujourd’hui," a précisé Pantxika Lopepe, directrice du collège Saint-François-Xavier à Ustaritz.
Des affaires récentes, comme la condamnation d’un ancien maître d’internat, rappellent que le danger reste présent et que des efforts soutenus sont impératifs. Les personnalités de l’enseignement catholique sont souvent accusées de minimiser la portée de ces incidents, mais il est crucial de les examiner sérieusement pour prévenir de futures tragédies.
Une série de réformes à venir est attendue, et des appels à une plus grande transparence dans la gestion des affaires d'abus au sein de l'Église continuent de croître. Les voix des victimes doivent être entendues, et l'imprescriptibilité des crimes sexuels contre les mineurs est une demande qui prend de l'ampleur.
Face à l'extension de cette crise, l'enseignement catholique doit se montrer prêt à évoluer radicalement pour garantir un environnement sûr pour tous les jeunes. Il est impératif que le passé guide les actions futures, afin d’éviter que de telles horreurs ne se reproduisent plus jamais. Le temps des excuses est révolu; il est temps d'agir!