Quelles compétences scientifiques doit-on réellement attendre d'un ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche ?

La nomination de Patrick Hetzel, député des Républicains, à ce poste soulève de vives inquiétudes quant à la rigueur et à l'intégrité de notre système de recherche. Après sa désignation, plusieurs de ses prises de position controversées sont rapidement réapparues, suscitant interrogations et critiques.

Le soutien à l'hydroxychloroquine.

Les réseaux sociaux n'ont pas tardé à faire resurfacer ses déclarations passées, notamment son soutien à l'hydroxychloroquine, un traitement controversé promu par Didier Raoult durant la crise sanitaire de 2020. Dans une lettre adressée au Président de la République, il affirmait que "l'hydroxychloroquine, qui était en vente libre en France depuis quarante ans, a fait la preuve empirique de son efficacité." Des propos qui, avec le recul, semblent plus que douteux. En effet, les premières études réalisées à l'échelle internationale n'avaient pas pu démontrer d'effets bénéfiques clairs, tandis que la prudence autour de ce médicament était largement conseillée par des experts de la santé.

Les critiques sur l'obligation vaccinale.

Patrick Hetzel a également été critiqué pour ses opinions concernant l'obligation vaccinale. En 2021, il s'opposait fermement à cette mesure, arguant que les essais de phase III des vaccins n'étaient pas finalisés. Ses propos ont été vigoureusement contestés par Olivier Véran, le ministre de la Santé, qui rappelait la validité des données scientifiques accumulées durant cette période et l’urgence de protéger la santé publique.

Une position sur les dérives sectaires.

Une autre polémique récente concerne sa position sur l'article 4 de la loi contre les dérives sectaires. Hetzel a exprimé son souhait de supprimer cet article, qui tentait de réguler des pratiques médicales dangereuses. Il a utilisé des arguments sur l'importance de la liberté d'expression dans le cadre scientifique, plaidant pour la nécessité d'éviter un "dogme" scientifique. Pourtant, cet article visait simplement à protéger les citoyens des pratiques potentiellement nuisibles.

Le moratoire sur les traitements homéopathiques.

Le ministre s’est également montré favorable à un moratoire sur la fin du remboursement des traitements homéopathiques, malgré les preuves scientifiques établissant leur inefficacité. Dans une proposition de loi, il a demandé une prolongation du remboursement, soulignant le besoin de protection pour l'industrie de l'homéopathie, ce qui a provoqué une forte réaction au sein de la communauté scientifique.

Conclusion.

Avec un tel parcours, la nomination de Patrick Hetzel à la tête du ministère de la Recherche soulève une question cruciale : jusqu'où ira-t-il pour défendre des positions qui semblent souvent contraires à la méthode scientifique ? Les choix du gouvernement en matière de recherche scientifique sont essentiels pour l'avenir de la France. Les citoyens doivent rester vigilants et exiger un maximum de rigueur et d’intégrité de la part de leurs dirigeants.