Le télétravail en France : une évolution nécessaire selon les DRH
2024-09-27
Auteur: Chloé
Le télétravail en France est ici pour rester, mais il ne va pas disparaître ; il va plutôt s'organiser, a déclaré Benoît Serre, vice-président de l'association nationale des directeurs des ressources humaines (DRH), le vendredi 27 septembre. Contrairement aux États-Unis, où certaines entreprises comme Amazon rappellent leurs employés à plein temps dans les bureaux, la situation en France semble différente. Ubisoft, par exemple, fait face à une grève de trois jours en octobre, ce qui illustre les tensions autour de la fin du télétravail.
Benoît Serre souligne que ce mouvement vers un retour au présentiel aux États-Unis représente un recul par rapport à un télétravail à plein temps, précisant qu'en France, une telle régression ne semble pas envisageable. "Le management français est historiquement attaché à la présence physique des salariés, mais il est peu probable que nous revenions à un système antérieur. Les accords sur le télétravail, bien que triennaux, sont actuellement en renégociation avec les syndicats. Ce n'est pas tant une question de restriction qu'une question d'organisation, assure-t-il.
En effet, une étude révèle que seulement 20 % des entreprises françaises ont adopté le télétravail à plein temps. La majorité permet à leurs employés de télétravailler deux à trois jours par semaine. Les entreprises françaises n'ont pas tous sauté le pas vers un télétravail total.
Le télétravail en France est structuré de deux manières : par un accord collectif ou par une charte établie par l'employeur. Ce dernier a le droit d'instaurer le télétravail sans passer par les syndicats, un droit instauré en France depuis 2016.
Concernant les changements apportés par le télétravail, des études montrent que les employés qui télétravaillent constamment peuvent avoir moins d'opportunités de promotion. Cependant, il a également été noté une diminution des arrêts maladie de courte durée grâce à cette flexibilité. Ce mode de travail présente des avantages tels qu'une réduction des temps de transport et un sentiment d'autonomie, une attente forte des employés.
Cependant, certains dirigeants restent réticents face à cette évolution, craignant une perte de contrôle. En France, le modèle de management a historiquement favorisé la présence physique des salariés, et ce changement peut être perçu comme une menace. Benoît Serre indique que même si le télétravail pourrait être structuré, il ne disparaitra pas, mais évoluera pour répondre aux nouveaux besoins des entreprises et leurs employés.
Un des défis majeurs pour les entreprises sera d'attirer et de retenir les jeunes talents. En effet, une entreprise qui suppressait brutalement le télétravail pourrait rencontrer des difficultés de recrutement. Les jeunes travailleurs, ayant goûté aux avantages du télétravail, pourraient rapidement basculer vers une autre entreprise offrant cette flexibilité.
Actuellement, environ 25 à 30 % des travailleurs en France ont des emplois compatibles avec le télétravail. Cela signifie que dans de grandes entreprises comme Amazon, une partie significative de leurs 300 000 employés ne peut pas télétravailler, ce qui crée un déséquilibre au sein des équipes.
En conclusion, le télétravail n'est pas seulement une mode passagère en France ; il représente un changement important dans l'organisation du travail qui nécessite un cadre approprié et une réflexion approfondie sur les structures de management pour répondre aux attentes des nouvelles générations.