Le moteur thermique : Un avenir insoupçonné à l'horizon ?
2024-11-11
Auteur: Emma
Depuis des années, la voiture à moteur thermique est critiquée et semble vouée à disparaître. En effet, l'Union européenne a fixé un objectif audacieux : interdire la vente de véhicules thermiques neufs d'ici 2035 pour réduire les émissions de CO2 dans le secteur automobile. La transition vers les véhicules électriques est considérée comme essentielle pour atteindre cette déscarbonation cruciale.
Le thermique, résistants aux tempêtes
Cependant, cette orientation n'est pas unanimement acceptée, surtout parmi les fabricants et certains experts qui craignent la faisabilité de cet objectif. Si l'Union Européenne maintient son cap, cela impliquerait que la majorité des véhicules thermiques disparaissent des routes européennes dans les quinze prochaines années. Pourtant, de nombreux doutes demeurent quant à la volonté et la capacité des constructeurs à suivre cette transition. De surcroît, la production de véhicules électriques présente encore des défis techniques et logistiques, sans parler des investissements massifs nécessaires pour adapter les lignes de production actuelles.
Des voix discordantes se font entendre
Ferdinand Dudenhöffer, économiste allemand et cofondateur de l'agence de recherche automobile CAR, figure parmi les sceptiques. Selon lui, les moteurs à combustion interne ne sont pas près de disparaître et pourraient même rester en circulation pendant un siècle supplémentaire. Il soutient que les politiques gouvernementales doivent s'adapter aux réalités du marché. Par exemple, certains pays, dont l'Allemagne, montrent des signes d'hésitation quant à la promotion massive des voitures électriques.
Dudenhöffer souligne que l'Allemagne a récemment mis fin aux subventions pour l'achat de véhicules électriques, une mesure qui pourrait sérieusement freiner leur adoption par le grand public. En effet, sans ces incitations financières, les modèles zéro émission deviennent moins attractifs face aux véhicules thermiques, qui sont souvent proposés à des prix compétitifs grâce à des remises plus importantes. De nombreux consommateurs pourraient donc se tourner vers des modèles thermiques plus économiques.
La rentabilité en question
L'économiste ajoute que les voitures à moteur thermique génèrent des marges bénéficiaires plus importantes que leurs homologues électriques. Ceci constitue un point crucial pour les fabricants. "Avec des marges bénéficiaires plus élevées sur les voitures à moteur à combustion, il est plus simple d'accorder des remises. En revanche, avec la disparition des primes pour les voitures électriques, certaines marques enregistrent même des pertes sur ces modèles", explique Dudenhöffer.
Une incertitude croissante
Face à cette pression politique pour une transition rapide vers l'électrique, il semble que la plupart des constructeurs restent attachés aux véhicules thermiques. Dudenhöffer craint que cet attachement rende difficile le respect de l'échéance de 2035. Les défis en matière de production, les coûts élevés et l'incertitude technologique pourraient inciter les fabricants à ralentir cette transition. Ainsi, malgré les ambitions écologiques affichées, l'idée d'une disparition totale des moteurs thermiques d'ici 2035 semble de plus en plus contestée.
Vers une coexistence ?
Il est également crucial de mentionner que plusieurs analystes estiment qu'une coexistence entre les moteurs thermiques et électriques pourrait être la solution la plus réaliste. Face aux préoccupations écologiques croissantes, il est envisageable que les moteurs thermo-électriques, qui combinent à la fois technologie thermique et électrique, gagnent en popularité. De nombreux consommateurs, inquiets pour la durabilité des infrastructures de recharge, pourraient voir dans ces modèles hybrides une alternative intéressante.
Ainsi, alors que la dynamique du marché automobile continue d'évoluer, l'avenir de la voiture à moteur thermique demeure incertain, mais loin d'être une fatalité.