Le ministre de la Santé, critiqué pour ses liens avec l'industrie viticole, s'engage dans le "Dry January"
2024-12-28
Auteur: Philippe
Un mois pour célébrer la sobriété. Le nouveau ministre de la Santé, Yannick Neuder, a annoncé dans une interview au Parisien, le 27 décembre, sa participation au défi du "Dry January", qui consiste à s'abstenir de consommer de l'alcool pendant tout le mois de janvier. Il a déclaré vouloir "encourager les Français à réfléchir à leurs habitudes de consommation" et à reconnaître les bienfaits d'une pause, qu'ils peuvent prolonger au-delà de janvier.
Cependant, ce soutien à la sobriété a été accueilli avec scepticisme par plusieurs associations de lutte contre l'alcoolisme. À sa nomination, Yannick Neuder, élu de l'Isère, avait été menacé de critiques de la part d'Addictions France. L'association lui reproche son allégeance au lobby viticole, notamment lorsqu'il a rejeté une augmentation générale des taxes sur l'alcool dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, qu'il rapportait. "La classe politique est complètement décalée des réalités que vivent les Français vis-à-vis des dangers liés à l'alcool", a déploré Bernard Basset, le président d'Addictions France, dans une déclaration à franceinfo.
En France, on décompte chaque année 41 000 décès attribuables à l'alcool, un chiffre inquiétant qui nécessite des actions concrètes.
Lors d'une discussion dans l'hémicycle, Yannick Neuder avait provoqué des réactions en affirmant que "nos jeunes ne s’alcoolisent pas avec du Châteauneuf-du-Pape" et en plaidant pour un contrôle accru de la vente d'alcools forts aux plus jeunes. Malgré cela, il s’est affirmé en mettant en avant les dangers d’une consommation excessive d'alcool, tout en estimant que "l'alcoolisation aigüe chez les jeunes est souvent liée à des spiritueux ou à des produits mal encadrés, plutôt qu'à une consommation occasionnelle de vin".
Ce débat évoque un enjeu majeur de santé publique, alors que le gouvernement s'efforce de trouver un équilibre entre la régulation de l'alcool et le respect des traditions viticoles françaises. Les efforts pour redéfinir les rapports des Français avec l'alcool sont en cours, mais la mise en œuvre des politiques reste délicate face aux pressions industrielles et culturelles.