Le marché des crédits carbone : Un nouvel accord controversé lors de la COP29
2024-11-13
Auteur: Emma
Lors de l'ouverture de la COP29 le 11 novembre, les nations du monde entier ont adopté de nouvelles règles pour le marché des crédits carbone, un sujet qui a suscité de nombreuses discussions et critiques au fil des ans. Alors que cette initiative vise à lutter contre le réchauffement climatique, elle soulève également des inquiétudes majeures quant à son efficacité réelle.
Qu'est-ce qu'un crédit carbone ?
Les crédits carbone sont des certificats qui représentent une tonne de dioxyde de carbone (CO2) qui n’est pas émise dans l'atmosphère. Ces crédits peuvent être générés par diverses actions bénéfiques pour l'environnement, telles que la reforestation, la mise en œuvre de technologies durables ou l'amélioration de l'efficacité énergétique. En essence, les pays et entreprises achètent ces crédits pour compenser leurs propres émissions de gaz à effet de serre, en espérant ainsi diminuer leur empreinte carbone sur le papier.
Origines du marché : Près de 30 ans d'histoire
Ce mécanisme d'échange a été lancé dans le cadre du Protocole de Kyoto en 1997, permettant aux pays développés d'acheter des crédits de réduction d'émissions provenant de pays en développement. Cependant, les nouvelles règles établies par l'accord de Paris lors de la COP21 en 2015 ont introduit deux marchés distincts : un permettant aux pays de vendre leurs réductions excédentaires à d'autres pays, et un autre élargissant les possibilités d'échanges entre États et entreprises.
Les nouveaux enjeux de la COP29
Avec plus de 40 contrats déjà signés par des pays comme Singapour et la Suisse, la COP29 marque une évolution majeure des échanges de crédits carbone. Les nouvelles règles incluent des méthodologies précises pour calculer les crédits générés, ainsi que des protocoles pour gérer les pertes éventuelles de carbone, par exemple lors de désastres naturels comme les incendies de forêt. Malgré ces avancements, la mise en place de règles précises reste inachevée.
Critiques : Un système inefficace et risqué
Malgré les bonnes intentions affichées, le système des crédits carbone est souvent décrit comme un moyen pour certaines entreprises et pays d'éviter de réduire véritablement leurs émissions. Des ONG telles que Reclaim Finance ont dénoncé l'inefficacité de nombreux projets et le manque de rigueur lors de leur certification. Ces critiques soulignent que le processus a souvent profité aux intermédiaires au détriment des communautés locales qui peinent à obtenir des financements pour combattre le changement climatique.
Conclusion : Un débat à suivre de près
Alors que les nouvelles règles sont mises en place, le débat sur la viabilité et l'intégrité des marchés de crédits carbone n'est pas prêt de s'éteindre. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a récemment mis en garde contre les dangers d'une interprétation laxiste de ces crédits comme des droits à polluer. Les experts s'accordent à dire qu'il reste encore beaucoup à faire pour garantir que ces systèmes contribuent réellement à la réduction des émissions, au lieu de servir d'échappatoire pour les pollueurs.